[Annulé suite à une décision du préfet]
Dans plusieurs villes, des fidèles catholiques usent du droit (encore toléré) de manifester pour demander le retour des messes publiques et la possibilité pour les fidèles d’y assister. Dimanche 15 novembre une manifestation de ce type se tiendra devant l’église Saint-Sulpice à Paris. Les organisateurs ont répondu à nos questions.
Quel est le motif de la manifestation que vous organisez dimanche à Paris ?
Nous choisissons de nous réunir dimanche lors d’une manifestation revendicative pour demander la possibilité d’assister de nouveau physiquement à la messe. Nous serons devant Saint Sulpice pour partager un temps de prière commun, ce qui ne nous est plus possible en assemblée dominicale habituelle, et pour rappeler que l’Eucharistie est la source et le sommet de notre vie chrétienne.
En quoi l’interdiction du culte public ne vous satisfait pas dans la mesure où il est encore possible de communier et assister à la messe télévisée ?
Le Conseil scientifique a démontré qu’aucun « cluster » n’avait commencé dans les paroisses catholiques françaises, notamment grâce au protocole lourd mis en place dans les diocèses. La sanction ne parait pas recevable au vu de sa disproportion, alors même que l’Eglise a montré patte blanche et s’est tenu disponible auprès des autorités civiles. Nous ne sommes pas là pour mettre en opposition la messe télévisée et la messe publique, que chacun s’y retrouve comme il peut. Cependant, pour une part d’entre nous, ce n’est ni satisfaisant, ni suffisant de suivre un direct Facebook pour la messe, avant de changer d’onglet pour suivre un cours de yoga, ou encore une réunion d’équipe. Personne ne considère la messe comme un dû, mais c’est une souffrance réelle d’en être privé. Après l’attentat de Nice et en nous approchant du temps de l’Avent, la nécessité de se retrouver devient plus prégnante pour les catholiques français. Il paraîtrait difficilement envisageable de vivre les célébrations de Noël confinés comme nous avons vécus cette année la Semaine Sainte et Pâques.
Après les déclarations de Gérald Darmanin (1), craignez-vous une répression policière ?
C’est le rôle du ministre de l’Intérieur de taper du poing sur la table en cas de transgression, mais ce n’est pas absolument pas le cas du rassemblement de dimanche. Il est autorisé par la préfecture de Paris et s’inscrit donc dans le cadre légal souhaité par le ministre. Moins de rodomontade de la part du ministre des Cultes permettrait un climat plus apaisé.
1. « Je ne souhaite pas envoyer les policiers et gendarmes verbaliser des croyants devant une église, évidemment, mais s’il s’agit d’un acte répété et manifestement contraire aux lois de la République, je le ferai dès ce week-end. » a déclaré Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, au micro de Franceinfo.