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La presse en parle. Avez-vous lu Small is toujours beautiful ?

Alors que Philippe Maxence était hier soir l'invité du Libre-Journal des enjeux actuels d'Arnaud Guyot-Jeannin sur Radio Courtoisie (21h30-23h00) pour évoquer Small is toujours beautiful de Joseph Pearce qui vient de paraître aux éditions de l'Homme Nouveau (et récuser au passage les qualificatifs séculiers de catholiques de gauche ou de droite, accrochés par l'abbé de Tanoüarn, également présent à l'émission, à l'Homme Nouveau), c'est au tour de Jean Rouvière de présenter ce livre dans sa chronique de l'économie réelle dans Présent :
« Joseph Pearce, qui enseigne à l'Ave Maria University en Floride, publie un essai qui prolonge et actualise celui de Schumacher. Lui aussi oppose"l'idolâtrie du gigantisme à la beauté de ce qui est petit" et estime que les structures, qu'elles soient économiques, politiques ou sociales,"ne répondent pas aux besoins et aspirations des hommes" lorsqu'elles deviennent trop grandes et impersonnelles. ».
Avec pertinence, Jean Rouvière remarque que « La note catholique de l'ouvrage de Joseph Pearce n'est pas seulement dans les références à la doctrine sociale de l'Eglise (il cite à plusieurs reprises les enseignements de Pie XI, Pie XII et Jean-Paul II), mais aussi dans sa vision de l'économie moderne. A juste titre, il définit la vie économique moderne comme fondamentalement "athée", c'est-à-dire sans aucune référence à Dieu, au monde surnaturel, à la loi divine, et il la décrit comme étroitement limitée dans un "matérialisme acharné" ».
Jean Rouvière estime également que « Joseph Pearce a une formule heureuse pour résumer la situation des économies dites"développées" : "Dépenser ce que l'on n'a pas gagné". Qu'il s'agisse des états, des entreprises ou des particuliers, tous...

Au quotidien n° 247 : état de droit et refondation politique L'Homme Nouveau
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Migrations du sacré – Théologies de l’Etat et de l’Eglise

 Après le succès de ses deux précédents livres, Etre consomméet Le Mythe de la violence religieuse, les Editions de L'Homme Nouveau publient un nouveau livre du théologien catholique américain William Cavanaugh : Migrations du sacré.

Face à la crise mondiale, l'État se présente à nouveau comme le sauveur qui peut éviter une plus grande catastrophe. "Nous n'attendons pas seulement de l'État qu'il apporte des solutions techniques aux déséquilibres du marché,écrit William Cavanaugh. Nous voulons, dans un sens plus profond, que l'État absorbe le risque lié à notre vie humaine mortelle. Nous voulons, en d'autres termes, que l'État nous aide à tricher avec la mort."
La politique moderne n'est pas le crépuscule des dieux : elle présente tous les signes du péché d'idolâtrie, car la garde du sacré a été transférée de l'Église à l'État. Avec sa puissance d'analyse habituelle, le théologien catholique décrypte ces migrations massives du sacré qui accompagnent la dissolution de la société, produisent une liturgie de remplacement et culminent dans le messianisme américain.
Sans éviter le problème du péché dans l'Église, il propose, en s'appuyant sur saint Augustin, de redécouvrir la vision des deux Cités, capable de susciter une "micropolitique chrétienne" libératrice.

Migrations du sacré - Théologies de l'Etat et de l'Eglise L'Homme Nouveau
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L’encylique du pape et le dernier livre de l’Homme Nouveau

Y a-t-il un lien entre le dernier livre publié par les éditions de l'Homme Nouveau et la parution de la troisième encyclique du pape Benoît XVI : « Caritas in veritate » (La charité dans la vérité). D’une hauteur de vue bien à l’image de son auteur, se fondant sur le rappel théologique des liens intrinsèques entre la charité et la vérité, cette encyclique réactualise la doctrine sociale de l’Église, en prenant à bras le corps les problèmes nouveaux posés dans le cadre de la mondialisation. Prudent, évitant de choquer un auditoire avide d’images chocs et de formule à l’emporte-pièce, le seul laïc admis à présenter le texte du pape lors de la conférence de presse, le professeur Stefano Zamagni de l’université de Bologne a tenu à préciser que « Non, ce n’est pas une encyclique anticapitaliste ». Preuve hautement paradoxale que certains passages de ce texte très riche pourraient le laisser penser…On donnera raison au professeur Zamagni, car comme l’explique Chesterton en introduction de son livre Outline of sanity, traduit en français, de manière un peu paradoxale, bien dans le ton de l’auteur, par Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, ce terme de capitaliste est devenu polysémique et exige d’être très précisément défini. Or, Chesterton le fait remarquer : « une société de capitalistes ne contient pas trop de capitalistes, mais trop peu ».Il ne s’agit pas ici de résumer cette nouvelle encyclique. Force est de constater pourtant que la pensée distributiste de Chesterton et de Belloc ne peut que se trouver encourager à poursuivre ses efforts et son actualisation par ce texte papal. Dans ce sens, la publication pour la première fois en langue française du Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste s’inscrit directement dans l’effort de réflexion auquel le pape invite les catholiques.Quand il souligne que la question sociale et économique est morale et...

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Encore un effort camarade

L’extrême-gauche française est en pleine mutation actuellement, dans l’espoir de trouver, enfin, le moyen de faire la grande révolution. Dans un débat avec Ségolène Royal, publié par le dernier numéro de Marianne, Olivier Besancenot répond à la question du rejet de toute forme de propriété privée.Réponse surprenante : « Vous rejetez toute forme de propriété privée ? O.B. : Le capitalisme a eu ce talent de mettre dans nos esprits sur un pied d’égalité la propriété individuelle à usage personnel ou familial (la voiture, la maison de campagne, etc.) et la propriété privée des grands moyens de production. Moi, je veux que le fruit du travail de tous revienne entre les mains de tous. »Comment ne pas être en accord avec un tel discours ? Pour un peu, on pourrait croire qu’Olivier Besancenot a lu les auteurs distributistes anglais, comme Chesterton ou Hilaire Belloc.N’ayons crainte ! Les « distributistes » anglais voulaient simplement mettre en application la doctrine sociale de l’Église telle qu’elle avait été renouvelée par Léon XIII à partir de son encyclique Rerum Novarum. Ils mettaient en cause les grandes puissances financières et industrielles qui tiraient du développement économique davantage de profits que leurs employés.Ils critiquaient fermement le renversement qui s’est opéré à la fin du XIXe siècle et qui mettait l’État sous la tutelle des puissances d’argent, qui représentaient des féodalités modernes, incontrôlables.Surtout, ils préconisaient, derrière le Souverain pontife, que la société et que l’économie se restructurent autour de la famille et que le plus grand nombre d’hommes devinssent propriétaires. Très en avance sur leur temps, ils estimaient que le premier but de la vie n’est pas de participer au développement économique pour...

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Priorité à l’homme avant les intérêts marchands

C’est une insistance permanente du discours social de l’Église. Il ne faut pas séparer la croissance économique du développement humain et social. En résumé, l’homme ne doit pas être réduit à l’homme économique ou à l’homme consommateur. Ou, plus clairement encore, l’homme n’est pas un facteur économique, réductible à une mise en équation. C’est ce qu’a rappelé le Pape Benoît XVI en recevant, samedi 31 mai, la Fondation Centesimus annus-Pro Pontifice. S’inspirant de l’encyclique de Jean-Paul II célébrant le centenaire de Rerum novarum de Léon XIII, considérée comme le point de départ du renouveau de la doctrine sociale de l’Église, cette organisation œuvre dans le domaine caritatif.Devant ses membres, le Souverain Pontife a donc insisté : « Au centre de chaque programmation économique (...) il faut mettre toujours l'être humain, créé à l'image de Dieu et voulu par Lui pour garder et gérer les immenses ressources de la création ». Poursuivant sur ce thème, il a indiqué notamment que « L'intérêt économique et commercial ne doit jamais devenir l'intérêt exclusif car cela violerait de fait la dignité humaine ». Face aux défis qui se posent aujourd’hui, dans un contexte de mondialisation, le pape estime qu’il faut encourager « la mondialisation de la solidarité sociale » : « Comme le processus de mondialisation actuellement en cours dans le monde touche de plus en plus le champs de la culture, de l'économie, des finances et de la politique, le grand défi aujourd'hui est de mondialiser non seulement les intérêts économiques et commerciaux mais aussi les espérances de solidarité ». En 2002, en recevant également la Fondation Centesimus annus-Pro Pontifice », le Pape Jean-Paul II avait rappelé le but de cet organisme : « A travers ses interventions dans les domaines économique et social...

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