Se placer devant le Christ crucifié

Publié le 10 Nov 2021
Se placer devant le Christ crucifié L'Homme Nouveau

« Faisons nôtre le conseil de Paul : plaçons-nous devant le Christ crucifié »

Lors de la treizième audience sur l’Épître aux Galates le 27 octobre dernier, le Pape aborde l’un des thèmes fondamentaux du combat spirituel : le fruit de l’Esprit. On notera que l’expression est au singulier, même si elle comprend plusieurs composantes. À l’inverse, les fruits de la chair sont englobés dans une expression collective : tout. Et nous savons bien que la chair, au sens général, lutte contre l’esprit (Gal V) et que ses fruits sont les divers péchés qui s’opposent aux vertus suscitées par l’Esprit. Le chrétien doit donc crucifier sa chair, pour marcher sous l’impulsion de l’Esprit. C’est la raison d’être du combat spirituel. C’est pour cette raison que saint Paul, saisi par le Christ Jésus sur le chemin de Damas, centre tout sur le Christ, l’Unique Nécessaire.

Sur ce chemin de Damas, Paul a vu le Christ glorieux portant encore les stigmates de sa Passion. Aux Galates tentés de confondre le caduc et l’éternel et qui pour cela restent attachés à la lettre des prescriptions temporaires de la Loi, l’Apôtre rappelle le centre de notre foi qui est le mystère pascal résumé dans l’Épître aux Romains en ces termes : « Jésus est mort pour nos péchés et il est ressuscité pour notre justification ». Le mystère pascal, c’est d’abord la Croix, trop oubliée de nos jours comme autrefois par les Galates. À ceux-ci, Paul demande qui a bien pu les ensorceler au point de les éloigner du Christ, seul Sauveur du monde. Cette tentation est de tous les siècles. Au réalisme de la Croix salvatrice, on préfère bien souvent une sécurité religieuse proche de la superstition. Or, suivre une telle voie serait reculer à coup sûr. L’essentiel est de s’accrocher à la Croix du Christ et d’y rester, pour pouvoir dire avec saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi. »

Si nous perdons le fil de la vie spirituelle, si mille problèmes et pensées nous hantent, faisons nôtre le conseil de Paul : plaçons-nous devant le Christ crucifié, repartons de Lui, Selon la consigne donnée par Jean-Paul II à l’aube du IIIe millénaire. Prenons le crucifix entre nos mains, tenons-le serré sur nos cœurs. Ou bien arrêtons-nous en adoration devant l’Eucharistie, où Jésus est le pain rompu pour nous, le Crucifié ressuscité, puissance de Dieu, qui déverse son amour dans nos cœurs. Guidés par la Croix du Christ, nous pourrons alors marcher sous le souffle de l’Esprit Saint qui nous mènera là où il voudra. Le combat spirituel ne peut triompher si nous ne nous laissons pas guider par Celui qui est l’âme de l’Église et la source première de notre sanctification. Ce n’est qu’avec lui que nous pouvons triompher dans ce combat qui se passe en nous entre les convoitises de la chair et le désir de l’Esprit. Les désirs de la chair, c’est la fascination des bagatelles, alors que tout vieillit et n’a qu’un temps, comme le notait le Qohélet. En énumérant les méfaits de la chair, saint Paul ramène tout finalement à l’orgueil, la sensualité et l’égoïsme, en un mot à tout ce qui touche l’idolâtrie et mine les relations interpersonnelles. Les fruits de l’Esprit, eux, ramènent tout à la charité et sont dans la logique du baptême. On peut faire un bon examen de conscience en relisant les deux listes. On pourra voir alors si l’on suit l’Esprit Saint ou le diable. Seul l’Amour a la capacité de changer le monde et le cœur de chacun. Que Marie nous fasse comprendre également qui tout nécessaires qu’ils soient, les commandements ne sont pas d’abord des interdits, mais bien des conséquences logiques de l’amour, comme Benoît XVI l’avait déjà souligné à maintes reprises.

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