L’exposition : Berthe Morisot et l’art du XVIIIe siècle

Publié le 09 Fév 2024
Berthe Morisot
Le musée Marmottan propose une exposition intitulée « Berthe Morisot et l’art du XVIIIe siècle. Watteau, Boucher, Fragonard, Perronneau » jusqu’au 3 mars 2024. 

 

De jolis éventails du XVIIIe siècle en vitrine, qui encadrent le portrait d’une jeune femme assise s’éventant avec l’un d’eux (Au bal, Berthe Morisot [1841-1895]), accueillent le visiteur dans la nouvelle exposition du Musée Marmottan. Le ton est donné. Il s’agit de découvrir les influences de ce siècle passé sur cette femme peintre issue de la grande bourgeoisie.

Soixante-cinq œuvres provenant de musées français et étrangers ou de collections particulières témoignent des liens entre son travail et son admiration pour les peintres du siècle précédent. On remarque des tableaux d’Antoine Watteau (1684-1721), de François Boucher (1703-1770), de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) ou de Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783), mis en parallèle de dessins, croquis, pastels ou peintures de cette artiste.

La splendide Leçon de musique de Fragonard, tout en délicatesse lumineuse et dont Berthe a copié le profil de la pianiste, en est un exemple. Mais comme le souligne les critiques de son temps, elle n’est jamais servile et ne pastiche pas, trouvant sa manière à la facture très libre. En effet, lors du Vème Salon des impressionnistes en 1880, plusieurs articles citent son travail. « Cette légèreté fugitive, cette invention aimable, pétillante et frivole rappellent Fragonard », écrit Charles Ephrussi dans la Gazette des Beaux Arts de 1880. On apprend également que Berthe Morisot, contrairement à certaines légendes, n’est pas apparentée à ce grand peintre.

Par ailleurs, elle partage avec son époux, Eugène Manet (frère du peintre Édouard Manet), un goût affirmé pour les réalisations de François Boucher comme en attestent leurs écrits. Leurs regards ne s’arrêtent pas tant sur la sensualité débordante des œuvres de ce dernier que sur les superbes effets lumineux qui s’en dégagent. Ainsi la copie d’une partie des Forges de Vulcain ou Vulcain présentant à Vénus des armes pour Enée (1757), est à la fois fidèle au modèle dans son aspect vaporeux mais est aussi réalisée avec une touche impressionniste constituée de traits rapides se juxtaposant dans des tonalités bleus et roses pâles. 

Une vraie découverte !

 


Jusqu’au 3 mars 2024. Musée Marmottan
2, rue Louis-Boilly, 75016 Paris. Tél. : 01 44 96 50 33.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h. Fermé le lundi.

Réservation

 

>> à lire également : Nicaragua : la persécution de l’Église continue 

Céline Vicq

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCulture

Ermonia : Magnificat, une adaptation de René Bazin en court-métrage 

L'association de production cinématographique Ermonia s’est éprise de la noble ambition de faire éclore la beauté, en tissant des liens entre les trésors de l'Histoire, les splendeurs de la littérature et les échos du patrimoine. Ermonia présente son troisième moyen-métrage de quarante-cinq minutes : Magnificat, un voyage dans la Bretagne du début du XXe siècle.

+

ermonia magnificat
À la uneCulture

Catholics : fiction ou constat précoce ?

En 1973, un film anglais sortait sur les écrans. Catholics racontait l’histoire d’un monastère refusant les réformes de Vatican IV et décidant de continuer à dire la messe et à conférer les sacrements selon l’ancien ordo. Film prémonitoire ? Toute la tragédie de l’obéissance est ici dévoilée.

+

catholics 1823
À la uneCulture

L’exposition : Ribera. Ténèbres et Lumière

À Paris, le Petit Palais présente la première rétrospective des œuvres de Jose de Ribera (1591-1652). Peu connu du grand public, il fut pourtant en son temps un des principaux artistes de l’âge baroque. Considéré comme l’héritier du Caravage (1571-1610), ses contemporains décrivaient son travail « plus sombre et plus féroce ».

+

ribera
Culture

Il y a quatre-vingts ans, les Polonais tentaient de se libérer

Culture | La Pologne a connu deux occupations successives, allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, puis soviétique à l’issue de celle-ci. Les Polonais avaient pourtant montré un farouche attachement à leur patrie, résistant pendant la guerre à travers différentes organisations clandestines – politique, militaire, scolaire, scoute, etc. – puis se soulevant en armes à Varsovie en 1944.

+

Warsaw Uprising by Chrzanowski Henio Roma 14828 2 polonais