À Paris, la nouvelle exposition de la Fondation Custodia confronte des dessins préparatoires à quelques très beaux tableaux anciens de maîtres hollandais. Ces œuvres permettent de comprendre les méthodes de travail de ces grands artistes. Et elles sont extrêmement diverses. La très jolie Vue d’Amsterdam et d’If (v.1665) de Jacob van Ruisdael (1628-29-1682), est une esquisse assez aboutie à la pierre noire vraisemblablement réalisée sur le motif depuis un échafaudage qui permet à l’artiste d’embrasser du regard l’étendue de la ville. L’huile sur toile qui en découle, et qui fut peinte en atelier (v. 1665-70) montre sa fidélité à cette première vision, sans en être servile, puisqu’il ajoute un ciel nuageux magnifique que le soleil transperce, éclairant subtilement et avec réalisme certains toits de la ville.
Plus loin quelques dessins de Rembrandt et deux superbes toiles sont données à contempler. Sa technique est bien différente. Au cours de sa vie, il a beaucoup dessiné mais semble-t-il, sans « préméditer » une œuvre précise. Sa main travaille, son œil se forge or Rembrandt est si libre, qu’il semble« attaquer » directement sa toile sans esquisse préalable. Parfois, peut-être, pour parfaire une attitude, en cours de travail pictural, il va dessiner un personnage, ici saint Jean-Baptiste, appelant les foules à venir se faire baptiser (Saint Jean-Baptiste prêchant, 1634-1635).
Une exposition passionnante explorant la diversité des sujets des peintres tandis qu’au sous-sol de la Fondation est présentée « La quête de la ligne, trois siècles de dessin en Allemagne », issu de la collection de l’historien de l’art Hinrich Sieveking. À découvrir !
Fondation Custodia / Collection Frits Lugt, 121 rue de Lille, 75007 Paris. Tél.: 01 47 05 75 19. De 12 h à 18 h. Fermé le lundi. Jusqu’au 7 mai 2017.