Il y a presque 150 ans Charles Baudelaire (1821-1867) quittait ce monde alors qu’il n’avait que 46 ans ! À cette occasion, le musée de la Vie romantique – lieu charmant et dépaysant au centre de Paris – présente une centaine d’œuvres artistiques que le poète a commentées. La plupart lui sont contemporaines, elles ont été réalisées autour des années 1840. Il critique les peintures ou sculptures des différents Salons dont celui de 1845 qui le fit entrer dans le monde des lettres. C’est en effet sa première publication. S’y ajouteront de nombreux articles qui montrent son grand intérêt pour les arts visuels et son regard sensible et intransigeant sur les productions de son temps. Son peintre favori est Delacroix, le dernier des romantiques dont on découvre la douloureuse Madeleine dans le désert, exposée au Salon de 1845 et que le poète admire. Si l’exposition dévoile des peintures qu’il appréciait, elles donnent aussi à voir celles qu’il détestait. Il préfère la couleur au dessin, il affectionne une certaine naïveté et surtout ce qui provoque l’étonnement, ce qu’il nomme « le mérite de l’inattendu ». Il fustige la photographie mais sera très lié à Nadar. Il apprécie les caricatures et en particulier celles de Daumier.
Il n’aimait pas le réalisme froid, ni le progrès matérialiste et pensait que l’imagination est la reine des facultés. Ami de Courbet et de Manet, il ne les évoque pas ou très peu dans ses écrits. Pour lui, « la grande tradition est morte, la nouvelle n’est pas encore née » et le grand Art est lié au spirituel… Une belle intuition !
Musée de la vie romantique, 16, rue Chaptal, 75009 Paris. Tél.: 01 55 31 95 67. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Fermé les lundis et certains jours fériés. Jusqu’au 29 janvier 2017.