Ancien franc-maçon, converti, Serge Abad-Gallardo a passé vingt ans au sein de la loge des Droits humains. Depuis son retour au catholicisme, il s’attache à révéler la face cachée de la franc-maçonnerie dont il dénonce les manœuvres occultes dans les sphères politiques, visant à instaurer une religion universelle, progressiste et mondialiste en lutte contre l’Église.
Dans votre ouvrage Franc-maçonnerie et politique, vous retracez le combat de la maçonnerie contre l’Église catholique. Comment décririez-vous les rapports entre la franc-maçonnerie et la religion ?
La franc-maçonnerie est en elle-même une religion. Je le démontre dans un précédent ouvrage intitulé Secret maçonnique ou vérité catholique (Artège, 2019). Mais la maçonnerie refuse une telle appellation. Car elle est à l’origine de la loi de 1905 qui interdit expressément l’intervention de la religion dans le débat politique, donc nier l’aspect religieux de leurs assemblées permet aux obédiences les plus politiques d’interférer librement dans les discussions publiques. L’ancien ministre socialiste Vincent Peillon l’a très bien décrit lorsqu’il s’est exprimé sur la question. Il n’est pas prouvé qu’il soit franc-maçon, mais il en a épousé les idées, et peut être considéré comme ce que l’on appelle un « maçon sans tablier ». Il a expliqué que la maçonnerie est la religion de la République française. Par ailleurs, les spécialistes des religions définissent plusieurs critères permettant d’affirmer le caractère religieux d’un phénomène philosophique ou courant de pensée. Ils se retrouvent tous dans les pratiques maçonniques.
Quels éléments vous permettent-ils de définir la franc-maçonnerie comme une religion ?
D’abord, les loges partagent un idéal commun, celui d’apporter le bonheur à l’humanité par la lumière de la franc-maçonnerie. Ensuite, nous observons l’existence de rites ; parmi les plus connus, nous pouvons citer le Rite écossais ancien et accepté, le Rite émulation, etc. Toutes les obédiences utilisent tous les rites maçonniques avec parfois des exclusivités (par exemple, le Droit humain ne pratique que le Rite écossais ancien et accepté). Dans les pratiques maçonniques, nous retrouvons des cérémonies comme le rite d’initiation, puis ceux qui ponctuent le parcours initiatique, mais également la reconnaissance conjugale (mariage maçonnique) ou bien les rites funéraires. Enfin, nous trouvons des adeptes ; et l’existence d’un lien entre eux. Les membres doivent assister au minimum à deux « tenues » (réunions) par mois lorsqu’ils appartiennent aux…