> L’esprit de la liturgie
La venue du Seigneur incarné pour notre salut, annoncée par Jean le Baptiste, est la cause de notre joie en cette fin de l’Avent, en attendant le dernier avènement dans la gloire.
« Le Seigneur est déjà proche : venez, adorons-le. » Ainsi s’ouvre l’office nocturne de ce troisième dimanche de l’Avent. Et la préface de l’Avent concédée notamment à la France (MR 1962) dit encore : « Maintenant donc que le temps approche où va venir celui que vous [le Père] devez envoyer et que commence à luire le jour de notre délivrance, confiants dans la réalisation de vos promesses, nous exultons d’une sainte joie. » La joie, c’est bien le sentiment auquel l’Église nous invite avec insistance, en ce dimanche appelé du premier mot de l’introït : Gaudete. Le texte vient de l’épître, extraite de celle que saint Paul adressa aux Philippiens (4, 4-7), lue cette année également dans le Missel romain de 1970 : « Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps, je le répète, réjouissez-vous. Que votre modération (ou bienveillance) soit connue de tous les hommes : le Seigneur est proche » (v. 4-5). Le MR 1970 reprend quant à lui la pressante exhortation de Sophonie (3, 14-18) : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! » Et pourquoi ? Parce que « le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. (…) Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut » (v. 14.15.17). L’orgue retentit de nouveau, les fleurs ornent l’autel et aux vêpres, on chante : « Jérusalem, réjouis-toi d’une grande joie, parce qu’un Sauveur viendra à toi. »
La cause de notre joie
C’est bien de cette cause de la joie qu’est la venue du Seigneur que nous parlent les autres textes de la messe. Le graduel et l’alléluia sont un appel à l’avènement d’un Roi : « Vous qui siégez sur les chérubins, excitez votre puissance et venez » (graduel) ; « Réveillez, Seigneur, votre puissance et venez pour nous sauver » (alléluia). Et c’est tout à la fois la naissance du sauveur dans la chair et le salut qu’il apporte d’abord par sa prédication que nous préparent les deux passages de l’évangile par l’enseignement du Précurseur. Dans le Missel romain de 1962, Jean-Baptiste est sommé de dire qui il est exactement (Jn 1,19-28). « Je ne suis pas le Christ », répond-il notamment. Il est « la voix qui crie dans…