Après 11 jours de bombardements entre l’Iran et Israël, visant notamment les installations nucléaires, rappelons-nous que le Rosaire a toujours été l’arme du chrétien face au mal, y compris à Hiroshima et Nagasaki.
Il y a quatre-vingts ans, la Seconde Guerre mondiale prenait fin. Après la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945, les États-Unis étaient toujours en guerre avec le Japon. Le matin du 6 août 1945, à 8 h 15, l’armée de l’air américaine a largué une bombe atomique sur la ville japonaise d’Hiroshima. Trois jours plus tard, le 9 août, une autre bombe a explosé au-dessus de Nagasaki. Les deux villes ont été réduites à l’état de décombres. Le nombre total de victimes a été estimé à environ 200 000, presque exclusivement des civils. Le 14 août, l’empereur Hiro Hito accepta la reddition inconditionnelle du Japon.
Les autorités politiques et militaires des États-Unis ont affirmé que ce massacre avait servi à abréger le conflit, épargnant la vie d’un grand nombre de soldats américains et japonais, qui seraient morts si les opérations militaires avaient été prolongées. Pourtant, il aurait suffi de faire exploser la bombe exclusivement sur une cible militaire, pour démontrer la puissance de la bombe de manière spectaculaire sans massacrer autant d’innocents.
L’article 25 de la Convention de La Haye de 1907 sur les lois et coutumes de la guerre, en vigueur à l’époque, stipulait : « Il est interdit d’attaquer ou de bombarder, par quelque moyen que ce soit, les villes, villages, habitations ou édifices qui ne sont pas défendus. » Mais ces règles avaient déjà été violées par les deux camps des belligérants, rendant immorales de nombreuses actions de guerre de la Seconde Guerre mondiale.
La bombe atomique était, et reste, l’engin le plus dévastateur que l’esprit humain puisse concevoir.
Les ogives nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki étaient respectivement de 15 et 20 kilotonnes. Les bombes d’aujourd’hui (américaines, russes et chinoises) sont 5 à 10 fois plus puissantes si elles sont utilisées comme armes tactiques, tandis que les bombes stratégiques peuvent être des dizaines ou des centaines de fois plus puissantes.
Pourtant, selon la doctrine catholique, aussi terrible soit-elle, la bombe nucléaire est moins grave qu’un seul péché grave. La raison, comme l’explique saint Thomas d’Aquin, est que « le péché mortel est un mal immense, selon son espèce ; il surmonte tous les dommages corporels, même la corruption de tout l’univers matériel » (Summa Theologiae, Ia-IIae, q. 73, a. 8, ad 3).
Le mal physique peut aussi jouer un rôle dans la Divine Providence et servir un plus grand bien, mais un péché mortel est pire que tous les maux physiques de l’univers réunis, parce que c’est une offense directe et volontaire contre Dieu, qui cause la perte éternelle de l’âme, et le bien de l’âme est infiniment plus grand que celui du corps (Summa Theologiae, IIa-IIae, q. 26, a. 3).
À Hiroshima, comme à Nagasaki, cependant, certains épisodes se sont produits qui nous rappellent que l’amour de Dieu est plus fort que la mort et peut nous protéger de tout mal.
Hiroshima
À Hiroshima, en 1945, il y avait une petite communauté de pères jésuites allemands, qui vivaient dans la maison paroissiale de l’église de Notre-Dame de l’Assomption, à seulement huit pâtés de maisons de l’épicentre de l’explosion de la bombe nucléaire.
L’un de ces jésuites, le père Hubert Schiffer (1915-1982), raconte que la messe venait d’être célébrée et qu’ils étaient allés prendre leur petit-déjeuner, lorsque la bombe est tombée : « Soudain, une explosion terrifiante a rempli l’air comme une tempête de feu. Une force invisible m’a fait sortir de ma chaise, m’a projeté dans les airs, m’a fait virevolter comme une feuille dans un coup de vent d’automne. »
Pendant toute une journée, les quatre jésuites ont été enveloppés dans un enfer de feu, de fumée et de nuages toxiques, mais aucun d’entre eux n’a été contaminé par les radiations, et leur paroisse est restée debout, tandis que toutes les autres maisons environnantes ont été détruites et aucune n’a survécu. Lorsque les religieux ont été secourus, les médecins ont noté avec stupéfaction que leurs corps semblaient immunisés contre les radiations ou tout effet néfaste de l’explosion.
Le père Schiffer, qui a vécu encore 37 ans en bonne santé, a participé au Congrès eucharistique qui s’est tenu à Philadelphie en 1976. À cette date, tous les membres de la communauté d’Hiroshima étaient encore en vie. Depuis le jour où les bombes sont tombées, les jésuites survivants ont été examinés plus de 200 fois par les scientifiques, sans parvenir à aucune conclusion, si ce n’est que leur survie à l’explosion était un événement inexplicable pour la science humaine.
Les jésuites attribuaient leur salut à Notre-Dame de Fatima, qu’ils vénéraient, récitant le chapelet tous les jours. « En tant que missionnaires, nous voulions vivre le message de Notre-Dame de Fátima dans notre pays et c’est pourquoi nous priions le chapelet tous les jours », a attesté le Père Schiffer.
Nagasaki
Un miracle similaire s’est également produit à Nagasaki. Dans cette ville, il y avait le couvent franciscain « Mugenzai no Sono » (Jardin de l’Immaculée Conception), fondé par saint Maximilien Kolbe. Avec l’explosion de la bombe atomique, ce couvent est également resté indemne comme cela s’est produit à Hiroshima avec la maison des Jésuites. Les franciscains de Nagasaki vénéraient l’Immaculée Conception et diffusaient le message de Fatima. Le Père Kolbe, l’apôtre de l’Immaculée Conception, était décédé le 14 août 1941 à Auschwitz.
Ces épisodes confirment une grande vérité : il ne faut pas avoir peur de la bombe nucléaire, mais du désordre moral qui afflige l’humanité. Le péché est la seule raison des maux physiques qui nous inondent car, comme le dit saint Paul, c’est par le péché que la souffrance et la mort sont entrées dans le monde (Rm 5, 12). Mais la prière vainc le mal et Notre-Dame de Fatima a enseigné que l’arme par excellence du combattant chrétien est le Saint Rosaire.
Dans une interview du 26 décembre 1957 avec le père Augustin Fuentes, Sœur Lucie, l’une des voyantes de Fatima, a dit :
« Le châtiment du Ciel est imminent. (…) Dieu a décidé de donner au monde les deux derniers remèdes contre le mal, qui sont le Rosaire et la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Il n’y en aura pas d’autres (…). Il n’y a pas de problème, même difficile, de nature matérielle ou surtout spirituelle, dans la vie privée de chacun de nous ou dans la vie des peuples et des nations, qui ne puisse être résolu par la prière du Saint Rosaire. »
Il est donc vrai que la prière du Rosaire est plus forte que la bombe atomique.
Roberto de Mattei (chronique de Radio Maria du 23 juin 2025)
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