Nous vivons dans des temps troublés. Des attentats meurtriers nous menacent et tant de pays sont ravagés par la guerre, la famine et la misère. Les organisations humanitaires sont impuissantes et la bonne entente entre les nations se mesure exclusivement à l’aune de l’argent. Nos alliances utopiques s’effondrent et dès que l’on s’interroge sur les causes possibles de ce constat, on se heurte contre un mur fait d’absence d’autorité et de sens de la responsabilité. Le refus de ces notions est lié tout naturellement à l’idée paternelle, et la paternité nous ramène à nos origines, donc à Dieu. Nous savons que l’autorité ici-bas ne peut provenir que d’une certaine légitimité dont les critères sont déterminants.
Depuis le XXe siècle, l’autorité est devenue synonyme d’abus de pouvoir. À cause du nazisme, du fascisme et du bolchevisme, on n’ose plus dire : « Tu dois ». Autrement dit, on n’éduque plus la jeunesse sur la vérité des hiérarchies naturelles et on dévoie le monde des adultes par les médias.
La philosophie moderne refuse, en la relativisant, toute morale. Au nom de la liberté humaine, on a placé l’homme « au-delà du bien et du mal ». Pourtant, après avoir obtenu le suffrage universel et la laïcité, on repousse ces mêmes acquis par l’effet mécanique du refus d’accepter leurs exigences. Manifestations populaires, marches blanches, fleurs et bougies nous donnent bonne conscience. Et on relativise toujours… On laisse les enfants tout casser dans la cour de récréation sous le regard attristé de leurs parents. De la même manière, la démagogie de la pseudo-autorité émanant de nos gouvernements élus grâce aux médias détourne la société actuelle de sa finalité. Tous nous proclament leur adhésion à la démocratie moderne qui ne représente plus qu’une somme des égoïsmes de chacun fondus en un tout.
Pourtant, quel que soit le régime politique, les mêmes défaillances systémiques nous attendent. L’Encyclopédiste Diderot, douteux sur bien des plans et que l’on ne peut soupçonner de parti pris religieux loin s’en faut, écrivit sur l’autorité politique : « La puissance, qui vient du consentement des peuples, suppose nécessairement des conditions qui en rendent l’usage légitime, utile à la société, avantageux à la République, et qui la fixent et la restreignent entre des limites ; car l’homme (…) a un maître supérieur au-dessus de tout, à qui seul il appartient tout entier. C’est Dieu, dont le pouvoir est toujours immédiat sur la créature ». Il faut donc à notre monde actuel un Père qui ne s’impose ni par la force, ni par la violence, ni par la démagogie. Il y a deux mille ans, le Christ nous a appris que l’on en a un – Celui qui nous apprend à régner par l’Amour.