L’Immaculée Conception (3/3) : Maternité, conception immaculée et double nature du Christ

Publié le 15 Jan 2025
Immaculée Conception

Étant la mère du Christ, homme et Dieu, Marie est véritablement mère de Dieu et à ce titre Immaculée.

> Dossier : « L’Immaculée Conception ou la rédemption préventive »
La naissance de Marie sans le péché originel est une conséquence de la nature du Christ, divine et humaine. C’est pourquoi il est essentiel de bien comprendre l’union hypostatique, contestée par le nestorianisme et affirmée par les conciles d’Éphèse (431) et de Constantinople II (553).

  Tous les privilèges de Notre-Dame, de la conception immaculée, premier d’entre eux, à l’Assomption, qui les achève, ont pour raison d’être la maternité divine. C’est parce que la sainte Vierge devait devenir la mère de Dieu, qui est le Saint par excellence, qu’elle ne pouvait être souillée par le péché d’Adam, qui se transmet aux descendants par la génération.

Mère de Dieu ?

Comment comprendre le concept de « maternité divine » ? Marie est un être créé, alors que Dieu est incréé. Marie a donc commencé d’exister, tandis que Dieu est de toute éternité. Marie ne tient pas son existence d’elle-même mais dépend, dans l’existence, de Dieu qui, lui, ne dépend que de lui-même parce qu’il est perfection achevée. Quel sens le mot de θεοτόκος, qualification attribuée à la sainte Vierge, qui signifie littéralement « qui a enfanté Dieu » et qu’on traduit habituellement par « mère de Dieu », peut-il revêtir ? On sait que Nestorius, qui fut patriarche de Constantinople de 428 jusqu’au concile d’Éphèse où il fut destitué le 11 juillet 431, combattit cette attribution. Mais il convient de remonter un peu le temps : le vrai père du nestorianisme fut Théodore de Mopsueste, maître de Nestorius à Antioche. Rabboula, évêque d’Édesse, qui participa au concile d’Éphèse, écrivit à saint Cyrille à son propos :

« Il a paru dans la province de Cilicie un évêque du nom de Théodore, orateur habile et éloquent, qui prêchait en chaire la doctrine commune, agréée du peuple, et cachait dans ses écrits des pièges de perdition. En tête de certains de ses livres, il menaçait d’anathème le lecteur qui montrerait ces écrits à d’autres. En premier lieu, il enseigna que la sainte Vierge n’était pas véritablement mère de Dieu, parce que Dieu le Verbe ne saurait naître à la manière de l’homme. Cette erreur, qui jusqu’ici se dissimulait dans l’ombre, Dieu a permis par un juste jugement que Nestorius la livrât au public, pour qu’elle ne s’affermît pas avec le temps. » [1]

Les conciles face aux hérésies

En quoi cette erreur consiste-t-elle ? Était-ce une erreur regardant la Vierge Marie,…

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Abbé Vincent-Marie Deslandes

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