Que renferme le document de travail préparatoire publié le mois dernier ? Dans une démarche marxisante, pas de définitions mais une insistance sur une dynamique à mettre en place, des « questions de discernement » à poser, une volonté de renversement de la hiérarchie de l’Église, le tout supposément guidé par « la conversation dans l’Esprit »… Explications.
Le mercredi 20 juin, le secrétariat du Synode des Évêques* a publié son deuxième Instrumentum Laboris (instrument de travail) destiné à la préparation de la première session de la XVIe Assemblée générale ordinaire d’octobre prochain. Présentées comme un document d’orientation des travaux, les soixante pages se veulent être la synthèse des deux étapes précédentes du Synode sur la synodalité, initié le 10 octobre 2021 par le pape François. Les diocèses du monde entier avaient déjà été mobilisés autour de la première question : « Comment se réalise aujourd’hui, à différents niveaux (du niveau local au niveau universel), ce “marcher ensemble” qui permet à l’Église, conformément à la mission qui lui a été confiée d’annoncer l’Évangile ; et quels pas de plus l’Esprit nous invite-t-il à poser pour grandir comme Église synodale ? » Les différents épiscopats ont ensuite soumis leurs synthèses nationales en août 2022 au secrétariat du Synode, à Rome. Le 24 octobre 2022, un premier document de travail intitulé « Élargis l’espace de ta tente » (Is, 54,2), avait été renvoyé pour préparer l’étape continentale du processus, achevée en mars dernier. Le 11 janvier dernier, l’hebdomadaire The Spectator avait publié un article posthume du cardinal Pell, décédé la veille, où il qualifiait la synthèse de « l’un des documents les plus incohérents jamais envoyés par Rome ». Durant cette période, la Conférence des évêques des Philippines (CBCP) a également dû rappeler l’impossibilité pour un catholique d’être franc-maçon, au moment où certains d’entre eux auraient participé aux travaux préparatoires du Synode. Le 26 avril dernier, le pape François a adressé une lettre aux responsables des assemblées continentales indiquant que, pour la première fois, 21 % des délégués votant au prochain Synode des Évêques seront des « non-évêques », soit 70 ecclésiastiques ou laïcs choisis par le Saint-Père dans une liste de 140 représentants présélectionnés et respectant la parité hommes-femmes. La synthèse du mois de juin a été rédigée par un comité de 22 personnes. Elle est divisée en deux parties, la première revenant…