Jubilé 2025 (3/4) : Cheminer vers le Salut avec la petite fille Espérance

Publié le 12 Jan 2024
jubilé espérance

La Dolorosa par José Camarón Boronat, Museo del Prado.

Le jubilé annoncé pour l’année prochaine par le Pape est l’occasion de revenir sur la nature et l’objectif d’une telle démarche dont le sens peut sembler étranger dans un monde souvent obsédé de matérialisme et qui a perdu le sens du péché. Entretien avec l’abbé Hervé Benoît, recteur du sanctuaire Notre-Dame des Enfants.

 

Le thème du jubilé annoncé pour 2025 sera « Pèlerins d’espérance ». Quelle place occupe l’espérance dans la vie chrétienne ? La foi ne suffirait-elle pas ? 

Soyons un peu provocants en disant que, puisqu’il y a trois vertus théologales, il n’est tout simplement pas possible d’en ignorer une pour mieux suivre l’autre, ou les autres. Point à la ligne. Plus sérieusement, la pédagogie de l’Église conduit à pratiquer ces vertus (ou essayer de le faire), tout en distinguant, pour mieux comprendre, mieux saisir les enjeux et être plus efficace dans la mise en œuvre de l’une ou de l’autre. Nous essaierons de profiter de ce temps particulier du jubilé de 2025 pour approfondir cette vertu, sans oublier les autres. Ainsi en va-t-il de notre condition humaine.  

L’espérance ne nous donne pas la certitude de vaincre les maux de ce monde. Comment peut-elle transformer nos vies ? 

Le catéchisme définit l’espérance ainsi :

« L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. » (n. 1817)

Ce désir profond, ancré dans notre nature profonde par Dieu lui-même, est la seule force capable de nous arracher à l’idolâtrie de la vie présente, à celle des biens matériels, du monde, pour réorienter nos âmes vers leur destinée éternelle. Elle nous fait lever les yeux vers l’étoile. Il ne faut pas moins que ce levier puissant pour nous sortir de l’impasse dans laquelle nous enferme le péché. La « petite fille Espérance » voit plus loin que le malheur et la mort.  

Nos contemporains n’ont-ils pas perdu la véritable espérance car ils ont également abandonné le sens du péché ? 

Nos pauvres contemporains ont abandonné tant de choses que la perte du sens du péché n’est qu’une partie de la catastrophe. Néanmoins, la dimension pénitentielle de la démarche jubilaire nous montre bien qu’il n’y a pas d’espérance sans remise…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Maitena Urbistondoy

Maitena Urbistondoy

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseAnnée du Christ-RoiDoctrine sociale

Quas Primas (3/4) : La royauté du Christ, une évidence biblique

DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | Les Écritures sont remplies de l’attente messianique d’un roi à laquelle l’Incarnation donne une nouvelle dimension, après l’échec de la dynastie davidique à laquelle avait pourtant été promise une stabilité éternelle. L’actualité de cette royauté est attestée jusque dans l’Apocalypse, ou révélation, ainsi que le souligne Quas Primas.

+

quas primas roi messie
À la uneÉgliseAnnée du Christ-Roi

Quas Primas (2/4) : Le dogme du Christ-Roi et sa signification politique

DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | Document essentiel du magistère, l’encyclique Quas Primas (1925), publiée par Pie XI, est à replacer dans un enseignement enraciné dans la Sainte Écriture et professé par les papes du XIXe et du XXe siècle luttant contre la sécularisation et la trompeuse émancipation de la société du surnaturel et du divin.

+

Quas Primas
À la uneÉgliseAnnée du Christ-Roi

Quas Primas (1/4) : Une encyclique pour son temps

DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | C’est le contexte des années 1920, pendant lesquelles montent en puissance des États et des idéologies anticatholiques et laïcistes que l’inquiétude du pape Pie XI, face à ces cultes de la Nation, de l’État, de la Révolution ou du Prolétariat, va le pousser à donner des remèdes spirituels au monde. L’ordonnance contre ces fausses religions mortifères, c’est Quas Primas (11 décembre 1925).

+

quas primas cristeros