La gloire de Jésus, source de notre espérance

Publié le 14 Mai 2018
La gloire de Jésus, source de notre espérance L'Homme Nouveau

En ces jours, l’Église célèbre l’accomplissement de la mission du Christ : « Après sa Résurrection, Il est apparu visiblement à tous ses disciples et, sous leurs yeux, Il s’est élevé au Ciel, afin de nous rendre participants de sa divinité » (Missel romain, préface de l’Ascension). Pour autant, le temps pascal n’est pas terminé et cette semaine, la liturgie se partagera entre la contemplation de l’Ascension et l’attente de l’Esprit Saint. La première attitude se retrouve davantage dans la forme extraordinaire du rite romain et la seconde plutôt la forme ordinaire.

L’Ascension du Christ est qualifiée de « glorieuse » par le canon romain (prière Unde et memores) et d’« admirable » par les litanies des saints. Certes, elle « est notre propre élévation et le corps a l’espérance d’être un jour où l’a précédé son glorieux chef » (saint Léon le Grand, sermon 73, 4), mais avant cette perspective, l’Église s’émerveille d’abord de la glorification de l’Homme-Dieu. La veille, l’office des laudes reprenait cette prière de Jésus : « Mon Père, glorifiez votre Fils de la gloire que j’ai eue en vous avant que le monde fût » (Jn 17, 5). Et cette gloire, le Fils la demande après son Incarnation qui l’a mené jusqu’à la mort et la Résurrection, et cette gloire du Dieu fait homme est le fondement de notre espérance. 

Maintes fois, la liturgie évoque la glorification de l’Homme-Dieu. Ainsi, une hymne du Xe siècle chante : « Montant siéger à la droite du Père, Jésus reçoit du Ciel la toute-puissance qui ne lui appartenait pas comme homme. Les trois parties de l’univers créé, ciel, terre, enfers, à présent soumises, fléchissent le genou devant vous. Les anges tremblent en voyant le rôle nouveau d’une chair mortelle : la chair blâme le péché, la chair justifie, la chair règne dans la personne du Verbe » (matines, hymne Æterne rex). D’après saint Grégoire de Nysse (= vers 395), les Puissances célestes, « à leur arrivée au Ciel avec le Seigneur qu’elles accompagnent, adressent aux Anges (…) ce commandement : “Ouvrez, ô princes, vos portes, élevez-vous, portes d’éternité, et Il entrera, ce Roi de gloire” (Ps 23, 7). […] Les portiers du Ciel demandent donc : “Quel est ce Roi de gloire ?” (…). Les gardiens du Ciel accourent au-devant de lui et font ouvrir les portes (…). Mais ils ne reconnaissent pas ce Roi qui a revêtu la robe sordide de notre nature, dont les vêtements sont rougis pour avoir passé sous le pressoir des misères humaines. C’est pourquoi ils interrogent une seconde fois ses compagnons, criant à haute voix : “Quel est ce Roi de gloire ?”. On ne répond plus : “C’est le fort et le puissant dans le combat” ; mais, “C’est le Seigneur des armées”, qui a obtenu la principauté du monde, qui a tout réuni en lui comme en un abrégé et qui a rétabli toutes choses dans l’état primitif : “C’est lui-même, le Roi de gloire” » (Bréviaire romain [jusqu’en 1955], mercredi dans l’octave). 

Toutefois, l’absence visible de leur Seigneur peut laisser les disciples dans une certaine mélancolie. Ainsi, l’Église chante-t-elle, dès le soir de la fête : « Ô Roi de gloire, (…) ne nous laissez pas orphelins, mais envoyez-nous l’Esprit de vérité, selon la promesse du Père » (antienne du Magnificat). Cette prière, relayée par l’hymne Veni Creator (forme ordinaire), sera exaucée par un nouveau mode de présence de Jésus : non plus dans son humanité présente en un lieu donné, mais en sa divinité accessible dans le monde entier. N’a-t-Il pas dit lui-même : « Je serai avec vous jusqu’à la consommation des siècles » (Mt 28, 20 ; évangile de l’Ascension, années A) ?  

Vous pouvez lire le texte complet de l’homélie de saint Grégoire de Nysse et la séquence du rit lyonnais qui se retrouve dans plusieurs propres diocésains français

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSociété

Le combat pour la vie sauvera l’humanité

Parole du Pape | S’adressant aux membres du mouvement pro-vie italien venus à Rome en pèlerinage le 8 mars dernier, le pape François a une fois encore insisté sur l’importance de la protection et de l’accueil de la vie, qui peut sembler à rebours de la société actuelle, plus portée sur la rentabilité.

+

pape François pro vie
ÉgliseCarême

« Caridad » : Des projets humanitaires de Redon à l’international

Initiatives chrétiennes | Spécialiste de l’aide au développement, l’association « Caridad » s’est tournée vers l’international et œuvre désormais en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud. Elle intervient dans plusieurs domaines, éducation, accès à l’eau, micro-crédit, mais toujours dans un environnement catholique. Entretien avec Irénée de Poulpiquet responsable projet.

+

caridad humanitaire
Église

Pape : « Les cendres ravivent la mémoire de notre fragilité »

Parole du Pape | Les cendres ravivent la mémoire de notre fragilité hélas trop souvent coupable, mais elles ne doivent pas pour autant nous conduire au désespoir. Le Pape nous invite tout d’abord à faire mémoire. On sait l’importance qu’attache le Pape à cette faculté destinée à nous relier au passé et à nous le remémorer. La crise de civilisation inédite que nous vivons est certainement due à cette perte générale de la mémoire.

+

AdobeStock 189413141 cendres
Église

Dieu existe… ou pas ? Un défi apologétique pour les lycéens

Entretien | Prêtre de la Fraternité Saint-Thomas Becket, l’abbé Aymeric Mehrkens connaît bien la jeunesse qu’il accompagne depuis des années à travers aumôneries, camps et missions d’évangélisation. Fort de cette expérience, il signe Dieu existe… ou pas ?, un livre incisif et accessible pour répondre aux questions des lycéens sur la foi, la raison et l’existence de Dieu. Entretien.

+

man 1853961 1280 cendres
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Introït Justus ut palma florébit (Commun des saints)

Avec cet introït, dont le texte est emprunté au psaume 91 (92 selon l’hébreu), nous nous mettons à l’école et à l’écoute de la nature. La mélodie de cet introït de 1er mode est mystérieuse et très contemplative. Elle prend son temps, et elle nous invite par là à prendre le temps, nous aussi, de contempler la croissance silencieuse et régulière du bien dans l’humanité.

+

communion kyrie introït