La longue attente de la Rencontre

Publié le 18 Août 2022
La longue attente de la Rencontre L'Homme Nouveau

En poursuivant ses catéchèses sur la vieillesse, le Pape commente ce 10 août la promesse du Seigneur à ses Apôtres, et à nous aussi à travers eux, de nous préparer une place au Ciel. Cette promesse est énoncée au chapitre XIV de saint Jean, lors du discours d’adieu. Jésus annonce aux siens son prochain départ. Les Apôtres demeurent consternés, car, a-t-il précisé, là où il va, ils ne pourront venir. Mais Jésus, consolant et réconfortant les siens en leur dévoilant le sens de son départ, leur donne un autre signe : sa présence d’amour demeurera en eux. Mais un long cheminement leur sera nécessaire pour comprendre la portée de cet enseignement. Ils doivent avoir confiance et cesser de se troubler, car Jésus va leur préparer une place dans le Royaume de son Père. Dieu veut grandir en nous. Pour cela, nous devons demeurer en lui. Autrement, nous n’aurons pas de part avec lui.

Dans le chapitre précédent, lorsqu’il annonçait à Pierre sa trahison, Jésus lui avait dit qu’il le suivrait plus tard. C’est une grande leçon pour nous aussi, car le temps que nous devons passer sur terre est marqué par la fragilité. L’enthousiasme de la foi ne suffit pas toujours. Il faut persévérer dans l’épreuve. Avec le Seigneur tout est possible. Mais avons-nous suffisamment la foi ? Sommes-nous capables, comme les saints, de dire à cette montagne : Déplace-toi ? Dieu nous mûrit au cours des ans. Voilà pourquoi les vieux sont si précieux. Ils sont les témoins d’une foi, qui a pu vaciller par moments, mais qui finalement est restée  attachée au roc qu’est le Christ. Cette persévérance a permis la maturité dans l’attente. Les vieux sont les témoins de cette longue attente de la rencontre définitive dans la foi et l’espérance. Ils sont les témoins du dernier rendez-vous qu’il ne faut surtout pas rater. L’attente du Seigneur est capitale et une vieillesse qui se consume dans l’avilissement d’occasions manquées à la grâce offerte conduit à l’avilissement de la personne âgée, mais aussi des autres, âgées ou non, dans le mystère de la communion des saints. En paraphrasant Élisabeth Leseur, on peut dire que tout vieux qui s’abaisse abaisse le monde et que tout vieux qui s’élève élève le monde. En effet la vieillesse vécue dans la douce attente du Seigneur avec une grande foi et un grand respect de la vie éternelle dissipe toute équivoque égoïste. Rappelons-nous cependant que dans l’Église le danger de la mondanité nous guette tous et à tout instant.

Comme Pierre, nous devons nous méfier de toute vaine et fatale présomption du genre : cela ne m’arrivera pas ! Les vieux en ce domaine peuvent nous aider. Même si, comme saint Pierre, ils ont peut-être connu ce danger de présomption, ils ont eu le mérite de rester fidèles à la grâce, même si ce fut par pure miséricorde du Seigneur. La vraie miséricorde rend humble. Ici-bas, de même que ceux de l’ancienne alliance faisaient leur noviciat du Verbe, nous faisons notre noviciat d’éternité et il ne faut pas le rater. Nous ne sommes que des pèlerins en marche vers la Jérusalem céleste. Notre vie terrestre n’est pas faite pour se renfermer sur elle-même, visant à une perfection imaginaire car égoïste et non fondée sur Dieu. Le paradis n’est pas sur terre. Il est pour l’au-delà. Nous sommes faits pour le ciel que nous devons gagner, comme le disait sainte Bernadette. La vraie vieillesse, qui débouche sur le face à face avec Dieu, doit devenir une véritable apologie de la foi, de l’espérance et de l’amour. Que Notre Dame de l’Assomption montée au Ciel avec son corps et son âme nous aide à comprendre tout cela.

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseBioéthique

L’Église et la science (4/4) : Professeur Jérôme Lejeune : La science au service de Dieu

DOSSIER « L’Église et la science : La foi contre les savants ?  » (4/4) | Parmi les scientifiques chrétiens, le professeur Jérôme Lejeune mérite d’occuper une place de choix, à la fois par ses éminentes qualités professionnelles, mais aussi par la sorte de martyre qu’il subit pour son opposition publique et tenace à l’avortement. Portrait d’un savant catholique.

+

Jérôme Lejeune
A la uneEgliseSpiritualité

« Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. »

Parole du Pape | Clôturant sa série d’allocutions sur le discours du pain de vie, le Pape aborde lors de la récitation de l’angélus du 25 août la célèbre réponse de saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. » Dans ce passage de l’Évangile de saint Jean, le Seigneur avait demandé à ses Apôtres, à la suite de beaucoup de défections : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Ces paroles de Pierre, nous devons à notre tour les dire à Jésus, surtout en ce temps d’apostasie générale. Mais nous devons les dire avec beaucoup d’humilité.

+

sainte église vie éternelle pain de vie
A la uneEglisePhilosophie

L’Église et la science (2/4) : L’Académie pontificale des Sciences, une vieille dame savante

DOSSIER « L’Église et la science : La foi contre les savants ? » (2/4) | L’Académie pontificale des Sciences est la plus ancienne institution de ce genre en Europe. Elle est aussi la seule à être composée de savants appartenant à tous les continents. Son existence traduit concrètement l’intérêt des papes pour les science, à rebours du cliché de l’antipathie de l’Église pour les savants.

+

Académie pontificale des sciences
A la uneEglise

L’Église et la science (1/4) : Science et foi, des ennemies irréconciliables ?

DOSSIER « L’Église et la science : La foi contre les savants ? » (1/4) | Philosophe, licencié en physique, enseignant et chercheur en histoire et philosophie des sciences, Florian Laguens entend remettre en question, dans un ouvrage qui vient de paraître, les tensions supposées entre foi et science, et leurs plus célèbres controverses. Entretien avec Florian Laguens, auteur de Science et Foi. 

+

science et foi