La paix de Dieu : Guerre et paix selon la Bible 2/3

Publié le 14 Juin 2023
Guerre et paix selon la Bible

Difficile à accepter pour la sensibilité contemporaine, la guerre apparaît dans beaucoup d’épisodes bibliques qui relatent aussi des massacres ordonnés par Dieu. Jésus lui-même annonce des guerres et cependant il prône la paix, et l’Écriture le couronne « Prince de la Paix ». Comment concilier ces deux aspects ?     La guerre est omniprésente dans la Bible. Sans avoir jamais été une grande puissance politique, le peuple d’Israël est à la charnière entre l’Orient et l’Occident, au carrefour des brillantes civilisations qui l’environnent et dominent successivement la région par des guerres de conquête : Akkadiens, Égyptiens, Hittites, Assyriens, Babyloniens, Mèdes, Grecs, Romains… Israël est de tout temps une terre de guerres. Le Dieu de la Bible donne alors souvent l’ordre de partir en guerre ou prend position en faveur de l’un des camps qui s’affrontent pour le rendre victorieux. L’expérience moderne de la guerre totale et, parallèlement, paradoxalement, une plus grande considération pour la dignité de la personne humaine, font de ces scènes, qui occupent une grande place dans notre Bible, un véritable obstacle spirituel pour beaucoup de nos contemporains. Essayons de faire face au problème en prenant en considération les passages les plus difficiles, pour tenter ensuite de les intégrer dans une vision d’ensemble à la lumière du Christ. La première guerre entre Israël et un autre peuple est celle menée par Moïse contre Amaleq au nord du Sinaï pour contrôler l’oasis de Cadès : «Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué: “Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main”. » (Exode 17, 9). Le Seigneur répond à la prière de Moïse et déclare : «J’effacerai la mémoire d’Amaleq, je l’effacerai de sous le ciel!» (v. 14). Il faut croire qu’il existait pourtant des survivants puisque quelques siècles plus tard, le prophète Samuel prescrivait encore au nom de Dieu à Saül, premier roi d’Israël : «Maintenant donc, va frapper Amaleq. Vous devrez vouer par anathème tout ce qui lui appartient. Tu ne l’épargneras pas. Tu mettras tout à mort, hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et moutons, chameaux et ânes» (1 Samuel 15,3). Le prophète reprochera sévèrement à Saül de n’avoir pas tout détruit et lui annonce que pour cela il sera déchu de la royauté : «Le Seigneur t’avait envoyé en expédition et avait dit: “Va. Tu…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Abbé Henri Vallançon +

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglise

Infaillibilité et synodalité

Dans sa catéchèse du 27 septembre, le pape Léon XIV a tenu ces propos : « Les petits ont de l’intuition. Ils ont un sensus fidei, qui est comme un “sixième sens” des personnes simples pour les choses de Dieu. Dieu est simple et se révèle aux simples. Voilà pourquoi il y a une infaillibilité de la foi du Peuple de Dieu, dont l’infaillibilité du Pape est l’expression [c’est nous qui soulignons] et le service. » Quelle portée donner à ces paroles ? Cet article paraît simultanément dans L’Homme Nouveau et sur le site Res Novæ.

+

infaillibilité
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Alléluia Venite ad me (Toussaint)

L'Alléluia de la messe de la Toussaint nous présente une mélodie à la fois solide et élancée qui se structure autour de quelques notes fondamentales : le Sol et le Do, respectivement tonique et dominante du 8ᵉ mode, souvent mises en relation par l'intervalle de quarte. De l'introït à la communion, chaque pièce est admirable, et l'ensemble fournit un enseignement de grande valeur sur le thème de la sainteté.

+

communion kyrie introït séquence pâques ascension glória alléluia
Église

Missionnaire en 2025 : « L’évangélisation reste un acte humain » (2/5)

Missionnaire en 2025 : « L’évangélisation reste un acte humain ». À l’approche du Congrès Mission (7-8-9 novembre), L’Homme Nouveau propose une série d’entretiens avec des acteurs engagés dans l’annonce de la foi. Dans l’audiovisuel, Amaru Cazenave, fondateur de Revival Productions, rappelle que l’image ne remplace pas la rencontre.

+

AMARU PROFIL messe