La pétition Spero : pour ne pas se résoudre à l’indifférence du pouvoir face à la hausse des actes anti-chrétiens

Publié le 19 Mar 2019
La pétition Spero : pour ne pas se résoudre à l’indifférence du pouvoir face à la hausse des actes anti-chrétiens L'Homme Nouveau

Alors que la France connait une hausse tragique et inédite d’actes de vandalisme anti-chrétiens, une pétition portée par l’association Spero réclame que les autorités politiques du pays prennent la mesure de cette réalité et agissent pour que cessent ces atteintes à la foi chrétienne. Ce n’est pas la première fois que les pouvoirs publics sont interpellés sur cette question mais ils continuent de briller par leur silence. La pétition lancée par Spero sera-t-elle une énième initiative vouée à l’échec ? Le fondateur de l’association répond.

Une pétition… Encore une ! Pourquoi cette initiative ? Avez-vous sincèrement l’espoir que cette pétition serve à quelque chose ? On sait bien que le gouvernement ne prend jamais en compte ce genre de sollicitation.

Signer une pétition, ça marche. Il faut comprendre que la pétition fonctionne dans une logique de rapport de forces, pas simplement comme un compteur qu’on présenterait au responsable politique en lui disant « voyez comme nous sommes nombreux ! ». C’est un outil de mobilisation permanente et même temps de communication. C’est un porte-voix autant qu’un puissant facteur d’unité. Le silence fait le jeu du démon quoiqu’il en soit.

Après la vague de profanations d’églises, le monde chrétien français s’est dit « ce n’est pas possible, il faut que quelque chose soit fait ! ». Or, si on se contente d’attendre d’un responsable politique qui ne fait rien de faire quelque chose, on peut attendre longtemps. Il faut mobiliser, pour l’obliger à se positionner et à agir. J’invite donc tous les Français à signer la pétition de SPERO, qu’ils soient chrétiens ou qu’ils tiennent à l’Histoire et au patrimoine chrétien de la France. Il y a comme je le dis souvent, une vocation prophétique dans l’esprit de saint Jean-Baptiste dans une pétition. Plus nous sommes nombreux, plus notre voix se fait entendre, plus elle peut toucher, sinon des politiques indifférents, du moins des citoyens. C’est aussi une œuvre missionnaire.

Que signifie « Spero », le nom choisi pour votre association ? 

Spero signifie « j’espère » en latin. L’Espérance est la vertu théologale qui fonde la morale chrétienne : nous agissons non pas en vue d’un seul bonheur humain, mais pour annoncer la Bonne nouvelle du Salut. Notre Patrie c’est Dieu. Nous sommes citoyens du Ciel. Cela nous donne une grande liberté d’action car nous ne craignons pas la mort : le Christ l’a vaincue. Cela n’est bien sûr pas antinomique avec le combat politique : le bien commun est au contraire fondé dans cette perspective. L’Eglise est experte en humanité. Et le bien de la Patrie doit être défendu. Nous sommes entre Ciel et Terre, l’oublier est mortifère dans un sens comme dans l’autre.

Quand et par qui a été créée l’association Spero et a-t-elle vocation à porter d’autres initiatives que la présente pétition ?

L’association SPERO a été créée par un groupe de chrétiens qui croit en l’action dans la cité et qui maîtrise le formidable porte-voix que sont les réseaux sociaux. Nous avons déjà réuni plus de 6000 signataires contre les profanations d’églises. C’est le début d’une nouvelle communauté de Français désireux d’agir.

Pourquoi s’indigner des actes anti-chrétiens en comparant leur traitement médiatique à celui des religions juives et musulmanes : n’est-ce pas faire du christianisme une religion comme les autres ?

C’est très simple : les Français n’en peuvent plus du un poids deux mesures systématique. Pourquoi alors que les profanations d’églises ou de biens de l’Église constituent les attaques les plus nombreuses, sont-elles celles dont les médias dominants parlent le moins ? Ces profanations seraient-elles moins graves que les autres ? Il y a, de la part des médias et des politiques, un vrai problème vis-à-vis des chrétiens. C’est une injustice, en même temps qu’une forme de persécution larvée qui petit à petit dégénère, comme à Marseille où on s’en prend physiquement aux religieux en habit, dans la plus grande indifférence. Oui, de la part des médias et des autorités françaises, clairement, la religion catholique n’est pas une religion traitée comme els autres. Sans doute parce que le catholicisme possède en lui-même cette vérité qui les dérange, parce qu’elle ne fait pas que pointer du doigt des dérives, elles passe au crible de la raison les reins et les cœurs. 

Pour signer la pétition Profanations d’églises : NON au deux poids deux mesures ! : cliquer ici.

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

L’action politique (4/5) | Les devoirs de justice générale en situation d’illégitimité du pouvoir

DOSSIER « Réflexions sur l’action politique » | La cité colonisée par les intérêts particuliers, le bien commun oublié, le mal-être et les difficultés partout : que faire ? La claire vision de la situation et la morale de l’action imposent d’agir et, dans la lignée d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin, deux ouvrages contemporains proposent des moyens immédiats pour chacun de faire sa part dans la restauration de l’ordre.

+

action politique
SociétéÉducation

Les écoles hors contrat en plein essor malgré les contraintes

Portées par des parents, des réseaux confessionnels ou sociaux et désormais des acteurs privés, les écoles hors contrat connaissent une croissance régulière. Professionnalisation, diversification des profils et motivations contrastées des familles dessinent les contours d’un secteur de plus en plus structuré. Entretien avec Augustin Yvan, responsable du développement à la Fondation pour l’école.

+

école hors contrat