En cette fin d’année liturgique, c’est le royaume des Cieux qui nous est prêché à travers l’évangile du Grain de sénevé, auquel on compare aussi l’Église et la prédication de l’Évangile.
En ce 26e dimanche après la Pentecôte (Missel romain de 962), on reprend les prières et les lectures du 6e dimanche après l’Épiphanie empêché, cette année, par une Septuagésime précoce. L’évangile nous rapporte des paraboles sur le Royaume des cieux (Mt 13, 31-35). Jésus le compare notamment au grain de sénevé ou moutarde noire : cette toute petite graine donne un grand arbre qui abrite les oiseaux. Pour saint Jérôme († 420), « le Royaume des cieux, c’est la prédication de l’Évangile et la connaissance des Écritures qui conduit à la vie » (Sur Matthieu). C’est « le plus humble de tous les enseignements. (…) La prédication de l’Homme-Dieu, du Christ mort, du scandale de la Croix, n’a pas la vraisemblance de la vérité. Compare donc un tel enseignement aux principes des philosophes, à leurs livres, à la splendeur de leur éloquence (…) et tu verras : la semence de l’Évangile est de loin la plus petite de toutes les semences » (ibid.). Le bienheureux cardinal Schuster († 1954) applique cette parabole à « l’Église, qui, après ses humbles commencements dans les sablières sinueuses des catacombes, étend depuis plus de dix-neuf siècles son empire universel sur toute la terre. Les plus puissantes dynasties, les empires les plus vastes sont tombés (…). Dans l’exubérante vigueur de son éternelle jeunesse, l’Église voit avec sérénité surgir et décliner tous ces peuples (…), et tandis que les générations humaines passent devant elle comme en un défilé, le regard fixé au ciel, elle reflète l’éternité » (Liber Sacramentorum). Cette extension irrésistible du règne de Dieu conforte notre foi alors que nos yeux d’Occidentaux semblent nous donner un tout autre spectacle. Au terme de l’année liturgique revient également le récit de la fin des temps. C’est déjà le cas ce dimanche, dans le Missel romain de 1970, puisque le prochain, et dernier, sera occupé à célébrer le Christ-Roi. Dans l’évangile, il est question du retour du Christ (Mc 13, 24-32) : « Après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté (…). Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. » Le Christ « reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts » (Symbole des…