La splendeur de l’ordre naturel dans le testament spirituel de Benoît XVI

Publié le 28 Jan 2023
ordre naturel

Le testament spirituel du pape défunt, dévoilé aux fidèles le lendemain de sa disparition, égrène action de grâces et remerciements, paroles de reconnaissance et demandes de pardon, exhortations et encouragements, dans une admirable démonstration de la vertu de justice exercée d’abord envers Dieu puis tous ceux qu’ils lui fut donné de côtoyer.   Rédigé le 29 août 2006 par celui qui avait été appelé sur le trône de Pierre dix-sept mois plus tôt, le testament spirituel de Benoît XVI en dit autant, sinon plus, aussi bien, sinon mieux, que les traités de bonne doctrine catholique sur les rapports étroits qui unissent la grâce et la nature. Dans ce testament, destiné à être la dernière publication d’une vie entière ramenée à l’essentiel en quelques lignes, l’humble chrétien remercie, demande pardon et fait part de ce et de ceux qu’il a aimés. Les remerciements, qui occupent la moitié du texte, constituent un résumé magistral de l’ordre naturel, à travers l’exercice de la vertu de justice et de la hiérarchie qu’elle implique. « Messire Dieu premier servi », disait Jeanne d’Arc. « Tout d’abord, je remercie Dieu lui-même », écrit Benoît XVI, car il est le dispensateur de la vie et de tous les biens. En second lieu vient la famille. « Je remercie mes parents qui m’ont donné la vie », écrit-il, reprenant les mêmes mots employés pour remercier Dieu « qui m’a donné la vie ». La nature coopère avec la grâce et participe au plan divin. Il en découle que la vertu de piété suit immédiatement la vertu de religion, cette dernière ne pouvant jamais justifier l’abandon de la piété au nom d’un surnaturel mal compris. Charles Péguy le dit mieux que quiconque : « Et l’arbre de la grâce et l’arbre de nature / Ont lié leurs deux troncs de nœuds si solennels / Ils ont tant confondu leurs destins fraternels / Que c’est la même essence et la même stature » (1). Ensuite, vient, toujours suivant l’ordre naturel, un mot affectueux pour chaque membre du foyer ; son père, sa mère, sa sœur (aînée des enfants) et son frère. L’institution familiale, comme toute communauté constituant un « tout », n’étouffe pas l’individualité de chacun des membres en particulier. À ceux-ci s’ajoutent tous ceux envers lesquels Benoît XVI estime avoir une dette et qu’il remercie en proportion de ce qu’il a reçu d’eux ; ses amis, ses collaborateurs, ses…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Joël Hautebert

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSociété

Le combat pour la vie sauvera l’humanité

Parole du Pape | S’adressant aux membres du mouvement pro-vie italien venus à Rome en pèlerinage le 8 mars dernier, le pape François a une fois encore insisté sur l’importance de la protection et de l’accueil de la vie, qui peut sembler à rebours de la société actuelle, plus portée sur la rentabilité.

+

pape François pro vie
ÉgliseCarême

« Caridad » : Des projets humanitaires de Redon à l’international

Initiatives chrétiennes | Spécialiste de l’aide au développement, l’association « Caridad » s’est tournée vers l’international et œuvre désormais en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud. Elle intervient dans plusieurs domaines, éducation, accès à l’eau, micro-crédit, mais toujours dans un environnement catholique. Entretien avec Irénée de Poulpiquet responsable projet.

+

caridad humanitaire
Église

Pape : « Les cendres ravivent la mémoire de notre fragilité »

Parole du Pape | Les cendres ravivent la mémoire de notre fragilité hélas trop souvent coupable, mais elles ne doivent pas pour autant nous conduire au désespoir. Le Pape nous invite tout d’abord à faire mémoire. On sait l’importance qu’attache le Pape à cette faculté destinée à nous relier au passé et à nous le remémorer. La crise de civilisation inédite que nous vivons est certainement due à cette perte générale de la mémoire.

+

AdobeStock 189413141 cendres
Église

Dieu existe… ou pas ? Un défi apologétique pour les lycéens

Entretien | Prêtre de la Fraternité Saint-Thomas Becket, l’abbé Aymeric Mehrkens connaît bien la jeunesse qu’il accompagne depuis des années à travers aumôneries, camps et missions d’évangélisation. Fort de cette expérience, il signe Dieu existe… ou pas ?, un livre incisif et accessible pour répondre aux questions des lycéens sur la foi, la raison et l’existence de Dieu. Entretien.

+

man 1853961 1280 cendres
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Introït Justus ut palma florébit (Commun des saints)

Avec cet introït, dont le texte est emprunté au psaume 91 (92 selon l’hébreu), nous nous mettons à l’école et à l’écoute de la nature. La mélodie de cet introït de 1er mode est mystérieuse et très contemplative. Elle prend son temps, et elle nous invite par là à prendre le temps, nous aussi, de contempler la croissance silencieuse et régulière du bien dans l’humanité.

+

communion kyrie introït