Le répertoire grégorien nous offre plus d’une centaine d’alléluias développant tous leur mélodie sur la dernière syllabe du mot qui signifie « louez (hallelu) Dieu (Yah) ». Non seulement l’Église ne craint pas de prononcer le nom sacré, mais elle le chante et s’y complaît avec un lyrisme évident.
L’alléluia ci-dessus, propre aux vierges martyres de Rome, Agnès et Cécile, dans le Sanctoral de la forme extraordinaire, est devenu en outre, dans celui de la forme ordinaire, l’un des quatre alléluias du Commun des vierges. Il ne fait pas partie du fonds ancien du répertoire, mais il est assez représentatif des qualités musicales de l’art grégorien. Sa structure est simple et solide. À un élan, caractérisé par trois intervalles ascendants qui propulsent la mélodie vers les hauteurs, succède une retombée qui procède par degrés conjoints, faisant entendre toutes les notes de la gamme de haut en bas. L’alternance se reproduit, donnant l’idée d’un renchérissement, le deuxième motif devant être chanté plus fort que le premier. Par ailleurs, deux notes longues rythment la descente, lui conférant l’effet d’un beau balancement. Enfin, un charmant rebond mélodique ponctue les deux parties de la pièce qui s’achève sur une cadence bien nette. Une grâce virginale se dégage de ces notes chaleureuses et du texte du verset : « Les cinq vierges sages ont pris de l’huile pour leur lampe. Au milieu de la nuit, un cri s’est fait entendre : “Voici l’époux qui vient, venez à la rencontre du Christ Seigneur”. »
Pour entendre cet Alleluia
Ce billet est extrait du dernier numéro de L’Homme Nouveau
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