Le pastel est à l’honneur au Petit Palais où sont exposés un ensemble de 130 œuvres toutes issues de ses collections. Rarement montrées et jamais prêtées en raison de leur fragilité, c’est une occasion unique d’aller les contempler. Du doux visage de La Princesse Radziwill, réalisé par Elisabeth Vigée-Lebrun lors de son séjour en Russie vers 1800, le visiteur est conduit dans la seconde moitié du XIXe siècle et les années 1900. Il découvre des pastels d’artistes oubliés ou peu connus. Ainsi, le paysage soigné de François Cachou (1866-1943) Route sous la lune, poétique et lumineux, qui évoque Corot ou le dessin émouvant et rapide de Louise Breslau (1856-1927), Retour du marché (vers 1907), présentant une jeune fille pauvre au regard d’une tristesse bouleversante. Des pastels d’Odilon Redon, aux couleurs audacieuses et splendides, souvent reproduits, sont aussi donnés à voir : l’étrange Christ au silence (vers 1890), La Naissance de Vénus (vers 1912)… Mais aussi des dessins de Jean-Baptiste Carpeaux, de Théophile-Alexandre Steinlen, de Mary Cassatt, de Paul Gauguin, d’Auguste Renoir… et de Berthe Morizot, représentée par un bien joli pastel impressionniste : Dans le parc (vers 1874).
Une visite s’impose car, comme l’écrivit Huysmans, « le pastel a un velouté comme une liberté de délicatesse et une grâce mourante que ni l’aquarelle ni l’huile ne pourraient atteindre ».
Jusqu’au 8 avril 2018 au Petit Palais, Avenue Winston Churchill, 75008 Paris. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h. Fermé le lundi.