Le désir des choses du Ciel

Publié le 11 Nov 2022

Du Christ-Roi au Dies irae, des exhortations de saint Paul au bon larron demandant au Crucifié de se souvenir de lui dans son royaume, en passant par la grande tribulation de Jérusalem, la fin du cycle liturgique ramène toutes nos pensées au Ciel, objet de nos désirs et but de notre vie. Ce dimanche, le dernier de l’année liturgique, n’a pas la même tonalité dans le Missel romain de 1962 et dans celui de 1970. Le dernier dimanche « après la Pentecôte », selon le comptage fait dans le missel ancien, commence, certes, par des paroles réconfortantes : « Mes pensées, dit le Seigneur, sont des pensées de paix et non de malheur ; vous me prierez et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de partout où ils sont dispersés » (Jr 29, 11-14 [introït]). De même, dans l’épître, saint Paul exhorte les fidèles à mener une vie digne de Dieu « qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé » (Col 1, 9-14). Ce temps, commencé après le cycle pascal, symbolise le long pèlerinage de l’Église vers le Ciel. Par ces paroles, l’apôtre invite tous les chrétiens à se préparer chaque jour à la vie céleste. L’évangile, quant à lui, décrit aussi l’ultime étape vers « le monde à venir » (Credo), figurée par le renversement de Jérusalem. En effet, Jésus y prédit la grande tribulation de la Ville sainte et l’avènement du Fils de l’homme ainsi que son ampleur cosmique (Mt 24, 15-35). L’explication de ce passage n’est pas aisée et saint Jérôme († 420) lui-même avoue que « la prophétie n’est pas sans mystère » (Sur Matthieu). À propos de « l’abomination de la désolation » dont parle Jésus, notre docteur cite une parole de saint Paul : « L’homme d’iniquité et d’opposition s’élèvera contre tout ce qui est appelé Dieu et adoré, il poussera l’audace jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu et se faire passer lui-même pour Dieu » (2 Th 2, 3). L’évangile évoque également la fin du monde…

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Pierre Julien

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