Le diable et les tentations du monde moderne

Publié le 02 Oct 2024
tentation diable

Sandro Botticelli, La tentation du Christ, chapelle Sixtine.

Lors de l’Audience générale du 25 septembre, le Pape a repris son cycle de catéchèse sur l’Esprit et l’Épouse. Il a prononcé sa septième méditation sur l’évangile des tentation du Christ.

 

Poursuivant ses méditations sur « L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduisant le peuple de Dieu vers Jésus », le Pape commente lors de l’Audience générale de ce 25 septembre le récit bien connu de la tentation du Christ.

Le diable, ennemi de Dieu et des hommes, ose aborder Jésus, espérant tirer de sa bouche quelque parole ou quelque faiblesse lui montrant qu’il n’est qu’un homme mortel et pécheur. Il approche donc du Rédempteur; mais tous ses efforts ne tournent qu’à sa confusion. Avec simplicité et majesté, Jésus repousse toutes les attaques de Satan, sans révéler pourtant son origine. Le diable se retire sans avoir pu reconnaître autre chose en Jésus qu’un prophète fidèle au Seigneur.

On remarquera pourtant que l’initiative ne venait pas du diable. Les évangélistes sont formels : Jésus fut conduit au désert par l’Esprit Saint. S’il est vrai que seul le diable tente, il n’est non moins vrai que le diable ne tente qu’avec la permission divine et dans les limites de cette permission. Jésus n’est pas tombé dans le piège, précisément parce qu’il était sous la conduite de l’Esprit.

Les trois tentations du Christ

Retirons pour nous-mêmes les fruits de cette victoire du Christ. Notre âme est vulnérable par trois côtés et nous avons trois sortes d’ennemis à combattre, trois concupiscences : celle de la chair qui est l’amour des sens qui convoite tout ce qui flatte la chair, entraînant l’âme dans des voluptés illicites ; la convoitise des yeux, c’est-à-dire l’amour des biens de ce monde, des richesses, de la fortune, qui brillent à nos regards avant de séduire notre cœur ; et l’orgueil de la vie qui est cette confiance en nous-mêmes qui nous rend vains et présomptueux, et nous fait oublier que nous tenons de Dieu la vie et les dons qu’il nous a départis.

Jésus a donc eu à subir l’assaut de ces trois tentations. Satan le tenta d’abord dans la chair, en lui suggérant de soulager sa faim : « Dites que ces pierres deviennent des pains. » En y résistant, Jésus nous donne une leçon de tempérance.

La seconde tentation (chez saint Matthieu, car chez saint Luc elle est la troisième) est celle de l’orgueil : « Jetez-vous en bas ; les anges vous recevront dans leurs mains. » Le diable est encore déçu, et l’humilité du Rédempteur épouvante l’orgueil de l’ange rebelle.

Le diable fait alors un dernier effort. Peut-être, pense-t-il, l’ambition de la richesse séduira celui qui s’est montré si tempérant et si humble. « Voici tous les royaumes du monde dans leur éclat et leur gloire ; je puis vous les livrer ; seulement, adorez-moi. »

Jésus repousse cette offre méprisable avec dédain, et chasse de sa présence le séducteur maudit qu’il appellera le « prince du monde », nous apprenant par cet exemple à dédaigner les richesses de la terre toutes les fois que, pour les conserver ou les acquérir, il faudrait violer la loi de Dieu et rendre hommage à Satan. Les martyrs de tous les temps ont résisté à cette tentation en répondant comme Jésus : « Arrière ! Satan », car il est écrit : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul. »

Le diable et le monde moderne

Le Pape tire de ce texte une grande leçon spirituelle concernant le diable et les forces démoniaques. Aujourd’hui, dit-il, nous assistons à un phénomène étrange : beaucoup pensent que le diable n’existe pas. Quelle erreur ! Citant Baudelaire, le Pape fait remarquer que « la plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas » – et, pourrait-on ajouter, que l’enfer n’existe pas ou qu’il n’y a personne dedans.

Le Pape dénonce alors avec force toutes les victoires que le diable remporte grâce à la technologie moderne : magie, occultisme, spiritisme, secte satanique, pornographie grâce à internet, etc. Il a un très beau passage aussi sur les saints qui contraignent le diable à apparaître au grand jour.

La plus grande sainte est l’Immaculée. Demandons-lui de nous apprendre à toujours repousser, avec son aide, l’ennemi héréditaire et de ne jamais succomber à la tentation.

 

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Un moine de Triors

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