Le génocide vendéen : la preuve par les colonnes infernales

Publié le 02 Mar 2024
Vendée

La déroute de Cholet ou le massacre des Vendéens. Une stratégie d’encerclement et de massacre dès 1793. © Girardet

Haut fonctionnaire aux Affaires étrangères, juriste spécialiste de droit pénal international, Jacques Villemain poursuit ses recherches avec, après Vendée 1793-1794 (2017) et Génocide en Vendée (2020), un nouvel ouvrage en deux volumes, Histoire politique des colonnes infernales. Avant et après le 9 Thermidor et Papiers et Rapports. Il y poursuit sa démonstration du caractère génocidaire de ce qui s’est passé dans ce département.

 

Deux nouveaux livres sur la question des colonnes infernales : quoi de neuf ?

Mon premier ouvrage (1) était centré sur la nature criminelle des massacres de masse commis par les armées de la Convention en Vendée : 170 000 personnes soit 21 à 23 % de la population de la région (proportion qui représenterait environ 13 millions de personnes si on l’appliquait à la France d’aujourd’hui !), pour conclure, selon les normes du droit pénal international tel que mis en œuvre par les tribunaux de l’Onu, que les trois catégories de crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide avaient été commis, dans une spirale de violence croissante, en Vendée entre 1793 et 1796.  Le second (2) se concentrait sur la question du génocide, notamment pour en rechercher les causes : comment une révolution faite au nom des droits de l’homme a-t-elle pu aboutir à de tels crimes ? Ma conclusion était qu’il fallait aller chercher l’explication notamment dans une certaine philosophie du XVIIIe siècle et la tendance proto-totalitaire du gouvernement de Terreur de 1793-1794. Ce troisième ouvrage, concentré sur les « colonnes infernales » (janvier-mai 1794), a surtout pour objet de comprendre le « comment » de cette expédition. J’entends démontrer que les « colonnes infernales » furent un projet parfaitement pensé, organisé et contrôlé depuis Paris dans le cadre d’une chaîne de commandement sans faille qui va du Comité de salut public (et d’abord de Robespierre et plus encore Carnot) jusqu’au dernier soldat sur le terrain, ce qui est actuellement nié par les historiens zélateurs de Robespierre.  

Pourquoi, selon vous, les colonnes infernales font-elles partie d’une planification d’extermination et d’anéantissement ?

Cette conclusion s’impose à l’« administrateur de l’État » bientôt en retraite que je suis. Aucune personne ayant quelque peu l’expérience de l’administration au niveau décisionnel ne peut croire qu’il est possible de faire manœuvrer pendant quatre mois l’équivalent de 40 régiments d’infanterie (Turreau dispose en principe des effectifs de 100 régiments, mais il n’en a que 40 qui soient…

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Reynald Secher

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