Ce dimanche 9 juin, Angers fêtera le Grand Sacre du Saint Sacrement. Cela fait dix ans que cette grandiose procession de la Fête Dieu, datant du XIe siècle, a été restaurée par la Fraternité Saint Pie X.
Avec une tradition remontant à près de huit siècles, instaurée pour contrer l’hérésie de Béranger de Tours qui niait la présence réelle de Dieu, le Grand Sacre rassemblait chaque année des dizaines de milliers de croyants. Des fidèles, des clercs et des personnalités politiques défilaient en procession dans les rues d’Angers pour vénérer le Très Saint Sacrement. Cette ancienne tradition avait été abandonnée après le concile Vatican II, mais en 2013, la Fraternité Saint Pie X l’a relancée.
Ce dimanche 9 juin, les rues d’Angers vibreront au son de la fanfare, et les pavés de la vieille ville seront parsemés de pétales. Le Grand Sacre d’Angers, instauré dès le XIe siècle à Liège par le pape Calixte II, fait référence à la Fête-Dieu d’Angers, une solennité majeure de l’Église catholique. Au fil des ans, cette célébration est devenue le « Grand Sacre », réunissant jusqu’en 1967 les autorités civiles, militaires et religieuses de la ville dans un cortège grandiose.
Cette cérémonie, connue sous le nom de Festum consecrationis, était presque une fête nationale, tant sa renommée était grande en France et même en Europe, reconnue pour sa pompe et sa solennité. Dès 1803, au sortir de la Révolution, cette fête a été reprise.
Tout au long des XIXe et XXe siècles, elle a gagné en ampleur, attirant de plus en plus de participants, avec des reposoirs toujours plus somptueux et des rues richement décorées. La procession permettait aux différents corps de métiers de montrer leur savoir-faire, aux ordres religieux, aux institutions et aux régiments de s’engager dans un acte politique habile en faveur de la cité, et à toute la ville de défiler en habits somptueux.
La procession suivait un ordre établi par le maire de la ville en 1513, qui a perduré jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Au XIXe siècle, elle prit un caractère moins festif et plus religieux, accentué par la suppression des corporations, attirant encore 15 000 participants après la guerre.
Oubliée après les troubles de 1968, la tradition du Grand Sacre, forte de plus de neuf siècles d’existence, a été restaurée en 2013 par la Fraternité Saint-Pie X. Ce cortège comprend des clercs et des laïcs, des trompettes et des cors, des enfants de chœur en soutanelle, un célébrant en chape d’apparat sous un dais de velours et de broderies, des petits pages jetant des pétales, des jeunes filles en costume traditionnel, ainsi que des décors au sol en sable coloré.
Suivant les milliers de pèlerins et de touristes en quête des racines de l’Europe, les curieux pourront peut-être, sur quelques mètres, accompagner la foule recueillie escortant le Saint Sacrement en réparation des hérésies passées et des outrages actuels. Angers deviendra alors, pour un instant, le théâtre de la rencontre entre le spectateur et le mystère religieux.
Ce dimanche encore, les catholiques angevins célébreront la Fête-Dieu avec éclat !
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