Depuis Sodome jusqu’à nos jours en passant par la Grèce antique et la Renaissance, l’homosexualité n’est pas un fait ni un péché nouveaux, même au sein de l’Église. Dans Le livre de Gomorrhe écrit en 1049, saint Pierre Damien en dénonçait pertinemment la pratique parmi les clercs. Beaucoup plus récemment (1982), l’ouvrage The Homosexuel Network, rédigé par un ecclésiastique, Fr. Enrique Rueda, pointait méthodiquement un redoutable « réseau » pratiquant, faisant notamment ressortir le lien souvent dénié entre homosexualité et pédérastie (même s’il n’est pas automatique et que la pédophilie est également hétérosexuelle). Cette relation sexuelle entre hommes et jeunes garçons fut, de tout temps, la forme la plus envahissante et la plus condamnable de l’homosexualité.
Le fait qu’il existe aujourd’hui dans l’Église « un réseau homosexuel international, actif et bien organisé » fut aussi l’objet d’une enquête publiée en 2006 par l’auteur américain Randy Engel (2) : The Rite of Sodomy – Homosexuality and the Roman Catholic Church (Le rite de sodomie – L’homosexualité et l’Église catholique). Tout en appelant des réserves, ce gros ouvrage montre notamment comment l’infiltration du lobby gay dans la hiérarchie de l’Église aux États-Unis est liée au mouvement de libération de l’homosexualité en Occident au cours du XXe siècle. Avec, d’une part, l’installation progressive d’un réseau d’influence dans les diocèses jusqu’à des postes d’évêques et de cardinaux cités (sinon homosexuels du moins homophiles établis) ; d’autre part, la couverture des abus sexuels commis par des séminaristes, des prêtres, des religieux. Via le libéralisme théologique et moral favorisé par « l’esprit » de Vatican II et de mai 1968, le vice et ses adeptes se sont vu depuis accorder un peu partout, sinon des droits, du moins une tolérance protectrice, dont les dégâts sont abyssaux.
Contre le fléau des prêtres pédophiles dans divers pays, Benoît XVI a dû faire, au nom de l’Église, des repentances mémorables, et il a approuvé en 2005 l’Instruction ?de la Congrégation pour l’Éducation catholique ?sur les critères de discernement vocationnel ?au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles : « L’Église, tout en respectant profondément les personnes concernées, ne peut pas admettre au séminaire et aux Ordres sacrés ceux qui pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce qu’on appelle la culture gay. » Quant aux « tendances homosexuelles qui seraient seulement l’expression d’un problème transitoire, comme, par exemple, celui d’une adolescence pas encore achevée, elles doivent de toute façon être clairement dépassées au moins trois ans avant l’ordination diaconale ». On saisit encore le lien ainsi qu’un problème avéré et récurrent, même si certaines paroles, rencontres ou nominations ecclésiales récentes peuvent laisser penser qu’on en atténue aujourd’hui l’importance.
Connivence subversive
Les faits accablants par action ou par omission abondent en matière de connivence subversive au sein de l’Église envers ce qu’elle avait toujours désigné comme une « abomination » contre nature, un désordre intrinsèque, nonobstant sa miséricorde constante envers les pécheurs et une pastorale adaptée, conjuguée avec les progrès de la psychologie. Des noms comme le mouvement New Ways, David et Jonathan, ou le site internet « Les anges de saint Sébastien » évoquent incontestablement des lieux cléricaux de promotion, de financement, d’organisation de la mouvance homosexuelle dans l’Église. La subversion de la cité et de l’Église par ce communautarisme gay et son lobby très puissant est comparable à bien des égards aux subversions maçonnique ou communiste. Comme un épiphénomène très révélateur, l’affaire Charamsa est venue confirmer, dans un contexte médiatique de propagande pour les « familles » homoparentales et le mariage des « homos » et des prêtres, l’influence de ce lobby, d’autant plus fort qu’il est plus ou moins lié aux subversions évoquées dans une conjonction satanique contre la famille et l’Église.
1. Fondatrice du mouvement U.S. Coalition for Life, cette journaliste st connue pour ses études sur l’éducation sexuelle à l’école.