Dans le cadre des audiences sur saint Joseph, le Pape a abordé lors de celle du 2 février l’un des plus beaux mystères du christianisme : celui de la communion des saints.
Celui-ci, en effet, nous rappelle que si le salut reste essentiellement et fondamentalement individuel, il ne peut s’opérer efficacement qu’en famille. Quand je pense à ce mystère de la communion des saints, il me semble d’entrer dans un monde merveilleux ! L’idée que nous essayons de nous en faire semble comme un rêve; mais la réalité dépasse les représentations de l’imagination; elle est plus grande, elle est plus belle, et elle est surtout plus vraie. Le royaume de la sainteté, c’est le paradis : ici-bas dans son reflet, là-haut, au Ciel, dans sa plénitude ; c’est la splendeur vivifiante de Dieu, qui pénètre dans les créatures appelées à son ineffable communion et cela se réalise précisément par la communion des saints, non seulement nos saints patrons que nous devons aimer et vénérer, non seulement les grands saints : ceux qui ont connu Jésus, qu’ils fussent Apôtres, disciples ou pécheurs pardonnés ; non seulement encore les anges et leur reine avec saint Joseph et les proches de Jésus, non seulement les saints de notre pays, mais encore les saints « de la porte d’à côté », comme aime à dire le Pape. Au Ciel, quand nous chanterons les miséricordes divines, nous apprendrons de qui nous sont venues toutes les grâces que nous avons reçues et qui nous ont obtenu le Ciel.
Le Pape commence son allocution en parlant du sensus fidei, ce sens de la foi conservé par les fidèles et transmis intact de génération en génération. Il aborde ensuite le dogme de la communion des saints. Une boutade d’enfant : « Ah, les saints communient ! » lui permet d’entrer dans le vif du sujet. Il est vrai que la dévotion aux saints doit toujours être subordonnée, comme la dévotion mariale du reste, au Christ. Sans la relation au Christ, sans son imitation sur la terre, nous ne pourrons jamais entrer dans ce grand mystère. Ce ne sont pas les saints qui font les miracles, c’est toujours Dieu qui opère grâce à l’intervention de tel ou tel saint. Les saints sont des intercesseurs, des corédempteurs aussi, mais en dépendance de l’unique Rédempteur de l’homme : Jésus-Christ Sauveur.
Le Pape donne ensuite une définition, tirée du CEC, de cette communion des saints, en précisément qu’il s’agit finalement de l’Église. Cela ne signifie pas pour autant que l’Église soit celle des purs et des toujours parfaits. Non : l’Église est la communauté des pécheurs, mais des pécheurs sauvés. Marie, elle-même, conçue Immaculée, qui n’a jamais été effleurée par le péché, a pourtant été sauvée par la Croix du Christ, en prévision des mérites acquis par son divin Fils lors de Passion.
Dans ce mystère, tout est commun entre les chrétiens : les joies comme les peines et pas seulement les joies et les peines de ceux qui vivent à côté de nous et essaient comme nous d’être fidèles au « terrible quotidien », selon l’expression de Pie XI. Non : ce mystère touche tous ceux qui appartiennent au Christ et même les autres, car ils sont en puissance de devenir fils de Dieu, en puissance de salut, grâce au baptême qu’ils sont eux aussi appelés à recevoir.
Parmi les saints, il en est un spécialement que nous devons honorer en raison de son lien le plus étroit avec Marie et Jésus : saint Joseph. Le Pape termine son allocution par cette très belle prière : « Puisque tu peux tout auprès de Jésus et de Marie, montre-moi que ta bonté est aussi grande que ton pouvoir. »