Le Pape évoque la vieillesse et nos temps de corruption

Publié le 30 Mar 2022
Le Pape évoque la vieillesse et nos temps de corruption L'Homme Nouveau

Dans son nouveau cycle de conférences sur la vieillesse et lors de l’audience du 16 mars, le Pape a abordé un thème qui lui est cher : celui de la corruption. Le récit biblique du déluge lui permet de décrire les impressionnantes conséquences que peut engendrer ce mal détestable. C’est dire l’actualité et l’importance de ce passage biblique bien mis en lumière par le Pape.

Au temps de Noé, Dieu fut à tel point affligé de la méchanceté généralisée des hommes qui était devenue un style normal de vie, qu’il décida une solution radicale ; supprimer l’être humain pour éradiquer définitivement la corruption. Ici se pose en effet une question profondément liée à la miséricorde : pourquoi Dieu laisse-t-il le mal submerger la terre ? Nous-mêmes ne sommes-nous pas impuissants face au mal ? Ne sommes-nous pas tentés de penser comme Job, Jérémie et les prophètes de malheur, qu’il aurait mieux valu n’être pas né?

La question du mal nous déconcerte. L’ère numérique semble vouloir la gommer : les extraordinaires progrès de la technique semblent vouloir nous persuader d’un avenir meilleur où nous deviendrions même immortels. La théorie du Genre et le monde des robots pourraient nous le laisser croire. Mais en même temps, notre imagination, focalisée sur l’éventualité d’une catastrophe nucléaire totale qui nous ferait disparaître comme au temps du déluge, nous fait entrevoir la possibilité de recommencer tout à zéro. Détruire tout pour repartir de zéro. Le récit du déluge doit nous faire réfléchir en cette période de pandémie et d’éventualité de guerre atomique, car les deux sont liées. Il n’est pas trop tard cependant et nous devons bien reconnaître notre insouciance face à ce qui compte pour la vie et pour l’éternité. Or de nos jours, on banalise l’essentiel. Il suffirait de penser seulement à l’avortement, dont le pape ne parle pas ici.

Dans le récit biblique, Dieu confie au vieillard Noé la tâche de sauver du déluge la vie terrestre. Le Pape dit alors comment la vieillesse pourra encore sauver le monde. Une parole de Jésus, évoquant Noé, nous aide à en approfondir le sens : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme ou prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr ». On remarquera que Jésus parle d’attitudes normales et qui ne semblent pas être des exemples mauvais. Où est donc la corruption ? Tout simplement dans le fait que, lorsque les hommes se limitent à jouir de la vie, ils perdent jusqu’à la perception de la corruption. Celle-ci devient normale. Les hommes vivent dans un monde où la corruption semble faire partie de la normalité de l’être humain. On peut respirer l’air de la corruption comme on respire l’oxygène. Cela paraît normal et c’est cela qui est grave. Jean-Paul II avait parfaitement raison de parler des « structures de péchés » qui banalisent, entre autres, le respect dû à la vie. Tout le monde avorte et tue les vieillards ! Alors cela devient normal. Que Marie nous préserve d’une telle attitude, elle qui n’était, comme son Fils, que Oui à la volonté divine. Qu’elle nous fasse comprendre que ce qui ouvre la voie à une pareille mentalité, c’est l’insouciance égoïste qui ne se soucie que de soi-même. La corruption profite largement de cette insouciance qui n’est pas bonne. L’insouciance émousse la conscience et nous rend complices du crime. La corruption ne fait pas cavalier seul. Elle a toujours des complices : les structures de péchés, les lobbies. Ces péchés collectifs s’ajoutent à nos propres péchés.

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