Le pape nous invite à réfléchir sur la prière comme respiration de la foi

Publié le 12 Mai 2020
Le pape nous invite à réfléchir sur la prière comme respiration de la foi L'Homme Nouveau

Commentaire de l’allocution lors de l’Audience générale du 6 mai

Le Pape vient de commencer un nouveau cycle d’allocutions lors des audiences générales du mercredi. Il aborde la prière en général qui est vitale pour l’homme, car elle est la respiration du chrétien et l’expression propre de sa foi. « Celui qui ne prie pas, se damne » au dire de saint Alphonse. Habituellement, on aime prier en silence, dans le secret de son âme, épanchant ses sentiments devant son ami et maître, comme le paysan d’Ars agenouillé devant le tabernacle et qui répondit à son saint curé : « Je l’avise et il m’avise ». Je pense aussi à Anne, la mère de Samuel, qui déversait son amertume devant le Seigneur en balbutiant des lèvres et qui répondit au prêtre Héli qui la prenait pour une ivrogne : « Je ne suis pas ivre, mais j’épanche mon cœur devant Dieu ». La prière a de nombreuses composantes. Le Pape l’analyse ici comme un cri « à pleine gueule » : le cri de celui qui se confie entièrement en Dieu, sachant bien qu’il sera sauvé. Il prend l’exemple de Bartimée l’aveugle de Jéricho, enveloppé de son manteau sans âge, obligé de mendier pour survivre.

La rumeur lui apprend que Jésus arrive et il se met alors à crier : « Jésus, Fils de David, ayez pitié de moi ». Comme tous les aveugles, il avait l’ouïe exercée, voyant si l’on peut dire avec ses oreilles. Il ne pouvait pas comme Zachée grimper sur un sycomore, mais il voyait Jésus avec les yeux de la foi. Il criait et même hurlait. Les gens avaient beau le rabrouer, il continuait de plus belle. Il est très rare que dans l’Évangile Jésus soit appelé par son prénom. Bartimée, comme plus tard le Bon larron, n’hésite pas à le faire. Il prie jusqu’à ce qu’il soit exaucé. Jésus aime ce genre de prières, au point de donner en paraboles de tels exemples. Ainsi la veuve ne cessant de tourmenter le juge inique. Bartimée prie comme on frappe à une porte, car prier c’est frapper à la porte du Cœur de Dieu. Et au nom de « Jésus », il ajoute l’expression messianique : « Fils de David ». De la bouche de cet homme déprécié de tous sort un magnifique cri de foi, comme le fera au calvaire le centurion romain. Une telle foi toucha vraiment le cœur de Jésus qui ne pouvait qu’exaucer cette prière. Nous devons en retirer la leçon pour notre propre compte. Ne cessons jamais de frapper à la porte du Cœur de Dieu. Si nous persévérons dans la prière, nous entendrons Jésus nous dire, comme à Bartimée : « Va, ta foi t’a sauvé » ! Pour être exaucé de Dieu, il faut reconnaître la vérité dans l’humilité, c’est-à-dire se savoir petit, désarmé, déprécié, pauvre en esprit en un mot. Oui, seul un cri de foi profonde venu du fond du cœur peut obtenir grâce et salut. Accueillons du Pape et du Catéchisme de l’Église catholique cette vérité fondamentale : « l’humilité est le fondement de la prière, qui naît de la terre, de l’humus », mot d’où vient celui d’humilité. Si la foi est un cri, la non foi consiste à étouffer ce cri. Et si la foi est espérance du salut, la non foi conduit, comme pour Judas, au désespoir.

Que la Vierge Marie nous fasse découvrir dans ce passage évangélique toutes les conditions pour suivre Jésus de la crèche à la Croix : le renoncement à soi-même qui s’origine dans l’humilité, le port de sa croix avec Jésus, le renoncement aux richesses qui nous séparent si souvent du Royaume des cieux et conduisent à l’enfer, la profession de foi sans rougir du nom de Jésus, la prière pour professer cette foi sans fausse honte. Enfin, il faut redevenir un enfant et pour cela se faire le dernier de tous. Le temps nécessaire pour cette œuvre de salut nous permettra de nous ouvrir ainsi à la vraie humilité, à travers l’expérience de la fragilité humaine.

PAPE FRANÇOIS 
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 6 mai 2020

Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui un nouveau cycle de catéchèses sur le thème de la prière. Elle est la respiration de la foi, son expression la plus juste. Elle est comme un cri qui sort du cœur de celui qui croit et se confie à Dieu. Dans le passage de l’Evangile que nous avons lu, un aveugle, Bartimée, utilise la seule arme en sa possession pour attirer l’attention de Jésus : il crie. Alors beaucoup lui demandent de se taire. Mais lui continue, et Jésus écoute son cri. La prière de Bartimée touche le cœur de Jésus, le cœur de Dieu, et les portes du salut s’ouvrent pour lui. Jésus l’appelle et il va reconnaître chez cet homme pauvre, sans défense, méprisé, la puissance de sa foi qui attire la miséricorde et la puissance de Dieu. Bartimée est un homme persévérant. Autour de lui il y avait des gens qui expliquaient qu’il était inutile d’implorer, que crier était un vacarme qui dérangeait, c’est tout. Mais lui continue à crier de plus belle et à la fin il obtient ce qu’il voulait. Dans le cœur de l’homme il y a une voix qui sort spontanément et qui invoque : Jésus aie pitié de moi ! Les chrétiens partagent le cri de la prière avec tous les hommes et les femmes. Saint Paul affirme que « la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement » (Rm 8, 22). L’homme est un « mendiant de Dieu ».

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseSynode sur la synodalité

La synodalité dans la tourmente

Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques depuis 2019, se confiait le mois dernier sur le synode et les intentions du Pape pour ce dernier. Il s'est notamment exprimé sur les couples homosexuels et le diaconat féminin, rappelant l'attachement du pape François à la théologie du peuple.

+

synod
A la uneEgliseLiturgie

Pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle, en vue du redressement de l’Église

Jean-Pierre Maugendre, Directeur général de Renaissance catholique, propose une campagne internationale pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle. Malgré la déchristianisation croissante de la société et la crise de l'Église, il rappelle que celle-ci peut renaître par le biais de la liturgie traditionnelle, dont la sûreté doctrinale et la transcendance ont sanctifié ceux qui nous ont précédés pendant des siècles, et contribuent encore à de nombreuses conversions. À condition de lui redonner une liberté pleine et entière, et non pas seulement une tolérance restrictive. 

+

liturgie traditionnelle
ChroniquesEgliseLiturgie

La Pause liturgique : Sanctus 5, Messe Magnæ Deus potentiæ (Mémoires des Saints)

Ce Sanctus du 4e mode a quelque chose de mystique et de majestueux, dans sa simplicité. Il alterne heureusement les formules neumatiques et les passages syllabiques, les progressions par degrés conjoints et les intervalles de tierce, de quarte ou même de quinte, les élans vers l’aigu et les détentes vers le grave. Ce Sanctus a la particularité de n’être représenté que par une seule source manuscrite, allemande, datée de la toute fin du XIIe siècle.

+

sanctus
A la uneEgliseLiturgie

Confirmation : La chrismation chez les Orientaux (3/3)

Dossier : « Quelle place faut-il donner à la confirmation ? » 3/3 | Le sacrement de confirmation est conféré d’une façon bien différente dans les rites orientaux où il est n’est pas séparé du baptême. La cérémonie, proche de ce qui se faisait en Occident aux premiers siècles, revêt donc une forme spécifique et est accompagnée de prières faisant abondamment référence au baptême du Christ.

+

chrismation confirmation