L’Église et les femmes : la vérité sur le Moyen Âge

Publié le 08 Août 2023
femmes

Notre époque fourmille de poncifs et de préjugés sur le Moyen Âge et le sujet de la femme chrétienne n’y échappe pas. Pourtant, du concile de Mâcon à Hildegarde de Bingen, l’Église s’est imposée par son rôle de protection et de promotion des femmes dans une société médiévale encore très marquée par l’héritage païen…   Bien des choses ont été dites et écrites sur la place et le rôle des femmes dans l’Église au Moyen Âge. De même que cette période a longtemps été présentée, à tort, comme un long moment sombre et obscurantiste entre l’Antiquité et la Renaissance, considérées pour leur part comme des ères de progrès et d’avancées, la position de la femme au sein de l’Église et de la société médiévales a fait l’objet de nombreuses affirmations qui relevaient souvent plus de préjugés et d’idées préconçues que de la vérité historique. Les historiens se sont employés à rétablir la vérité, mais il n’est pas simple de faire réapparaître la lumière à la place de l’ombre et de rendre la place qui lui est due à la réalité (1). C’est d’autant moins simple que le Moyen Âge recouvre une période particulièrement longue de près de mille ans : il y a ainsi des « Moyens Âges » plus qu’un seul Moyen Âge. Saisir ce temps long est fort complexe, saisir la place des femmes l’est encore plus, d’autant que les sources sont souvent éparses. L’historien a bien de la peine à saisir la réalité de la vie de toutes ces chrétiennes aujourd’hui oubliées. En effet, les sources représentent une limite majeure dans la mesure où les femmes ont très rarement laissé des témoignages directs sur leur existence. L’information vient des hommes – et plus particulièrement du clergé – qui les voient à travers un prisme très souvent déformant, sans être pour autant toujours hostile. Comme l’écrit Georges Duby, il demeure malaisé de cerner la réalité du quotidien de l’existence féminine et l’on ne peut saisir des femmes qu’une image, qu’un mirage, des ombres, « un reflet vacillant, déformé » (2) à travers le regard de leurs contemporains et aussi notre propre regard Nous aborderons ainsi la vision que l’Église médiévale avait sur les femmes ainsi que la place qu’elle leur réserve en son sein sur un temps long, de la fin de l’Antiquité à l’aube de la Renaissance, sans prétendre à l’exhaustivité, tant les situations sont diverses et variées. La question qui sous-tend…

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Anne de Mézeray, Agrégée d’histoire, spécialiste de l’histoire des femmes.

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