L’enseignement du Christ

Publié le 05 Fév 2023
christ

Dans la période comprise entre l’Épiphanie et le début du carême, la liturgie commente particulièrement la loi de Dieu, soulignant son accomplissement par Jésus-Christ.   Après avoir clos le cycle de l’Incarnation, la liturgie poursuit, avec les dimanches dits « ordinaires », l’enseignement du Christ. Au début de la messe, le Missel romain de 1970 fait demander au Père de nous donner, par sa grâce, de vivre de telle manière qu’il puisse faire en nous sa demeure (collecte) et Ben Sira dit : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle » (15, 15 ; 1re lecture). S’ensuit un extrait du psaume 118, le plus long du psautier, qui est un éloge alphabétique de la loi de Dieu. Dans l’évangile (Mt 5, 17-37), Jésus commence par dire : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi et les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (v. 17). Pour Épiphane de Bénévent (Ve-VIe siècles), Jésus « a exercé son pouvoir pour accomplir en sa personne tous les mystères que la Loi annonçait à son sujet. Car dans sa Passion, il a mené à terme toutes les prophéties. » L’évêque ajoute qu’« il a non seulement réalisé personnellement tout ce qu’il a dit, mais il nous a encore confié ses commandements, afin que nous les mettions en pratique » (Commentaire sur les évangiles, in Homéliaire pour les dimanches). Toutefois, l’« accomplissement » de la Loi dont parle Jésus sera marqué par une certaine révolution. En effet, il dit ensuite plusieurs fois : « Vous avez appris qu’il a été dit aux Anciens (…) Eh bien ! moi, je vous dis » (v. 21-22). Jésus s’affirme donc comme le juste interprète de la Loi et va jusqu’à dire : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (v. 20). Pour saint Augustin († 430), il y a là une question de degré : « La justice des pharisiens consistait à ne pas tuer ; la justice de ceux qui doivent entrer dans le royaume des cieux consiste à ne point se fâcher sans raison » (BR 1961, 5e dimanche après la Pentecôte). Et saint Jean Chrysostome († 407) s’attarde sur la nécessité d’être en paix avec son frère avant d’offrir le sacrifice…

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Pierre Julien

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