Le 1er novembre, le Pape s’est exprimé lors de la récitation de l’angélus, définissant les Béatitudes comme « carte d’identité » du chrétien et chemin de sainteté.
Le jour de la Toussaint, la liturgie nous fait entendre le célèbre passage du discours de la montagne transmis par saint Mathieu : les Béatitudes. Il s’agit d’un des points-clés du message évangélique, un de ses textes les plus émouvants et révolutionnaires, de la vraie révolution qui est celle de l’amour. Beaucoup lisent ce texte, véritable charte du commandement nouveau de la Loi nouvelle, quand ils font leur examen de conscience.
Mais ce texte reste paradoxal. Qui, dans l’histoire, aurait jamais osé proclamer bienheureux les pauvres d’esprit, les affligés, les pacifiques, les affamés et assoiffés de justice, les miséricordieux, les gens au cœur pur, les artisans de paix, les persécutés, les insultés (cf. Mt 5, 1-12) ? Ces paroles semées au milieu d’une société fondée sur la force, sur la puissance, sur la richesse, sur la violence, sur les abus, pouvaient être interprétées comme un programme de lâcheté, d’aboulie, indigne de l’homme.
Au contraire, elles furent la proclamation de la nouvelle civilisation de l’amour dont a parlé saint Paul VI ; celle-ci naissait sur des valeurs que l’intelligence obtuse de l’homme intéressé uniquement par la terre et par la fascination de la bagatelle, méconnaissait et dédaignait, mais qui, dans le dessein amoureux de Dieu, étaient des instruments de rédemption, de libération et de salut.
C’étaient ces valeurs, analysées par un saint Paul émerveillé, qui avait fait dans sa propre personne l’expérience de la méthode divine si éloignée de la logique humaine : « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre la force ; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; et ce qui est rien, pour réduire à rien ce qui est. » (1 Co 1, 27-28).
Les pauvres, les affligés, les pacifiques, les miséricordieux, les artisans de paix furent les destinataires privilégiés du message de Jésus et les bénéficiaires de la grâce de Dieu.
Le don d’une vie sainte
Ce passage nous invite tous à devenir des saints, c’est-à-dire à réaliser pleinement ce que nous sommes déjà, ayant été élevés par le baptême, en Jésus Christ, à la dignité de fils adoptifs de Dieu. Nous sommes fils dans le Fils et nous devrions tous vivre dans une parfaite fidélité et loyauté aux promesses de notre baptême.
Mais hélas ! Si l’Église, le jour de la Toussaint, fête sa dignité de mère des saints et d’image de la Cité céleste, si elle manifeste en ce jour sa beauté d’épouse immaculée du Christ, source et modèle de toute sainteté, elle ne manque pourtant pas de fils contestataires et rebelles. Mais c’est dans les saints qu’elle reconnaît ses traits caractéristiques, et c’est précisément en eux qu’elle goûte sa joie la plus profonde.
Les Béatitudes sont notre carte d’identité. Alors, marchons allègrement sur la route de la sainteté. Saint Jean-Paul II aimait à dire : « Soyez des saints et rapidement. » Et Jésus nous a montré ce chemin étroit au commencement, mais qui se transforme en chemin de gloire. Imiter et suivre Jésus est en effet pour nous à la fois le don de Dieu et la réponse. Avec lui nous pouvons par le don de la grâce devenir saints, mais à la condition de lui répondre oui.
Il y a beaucoup de saints aujourd’hui, canonisés ou pas, sans quoi le monde s’écroulerait. Le Pape cite saint Maximilien, sainte Teresa de Calcutta et tous « les saints de la porte d’à-côté ».
Alors, posons-nous avec le Pape les bonnes questions et demandons à Marie de dire à sa suite notre Fiat : Est que je demande à Dieu dans la prière le don d’une vie sainte ? Est-ce que je me laisse guider par le Saint-Esprit. Est-ce que je pratique les Béatitudes partout et toujours ?
Que Marie l’Immaculée nous aide à faire de notre vie un chemin de sainteté.
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