Les bons et les mauvais

Publié le 09 Fév 2025
bon mauvais grain

L'ennemi semant l'ivraie, par Heinrich Füllmaurer (XVIe siècle).

Dans les paraboles des évangiles respectifs de ce dimanche, sont évoqués les membres de l’Église que seule la Résurrection finale distinguera en deux groupes, celui qui sera jeté au feu éternel comme l’ivraie, et celui qui restera dans l’Église purifiée.

  Dans son Évangile, saint Luc a rapporté les faits et les actes de Jésus, comme il le rappelle au tout début des Actes des Apôtres (1, 1). C’est exactement le propos des évangiles des dimanches dits « ordinaires », c’est-à-dire qui se trouvent en dehors des grands cycles de Noël, célébrant l’Incarnation, et de Pâques, plus directement attaché à commémorer les étapes de la Rédemption. À quelques jours de la fête de la Chaire de saint Pierre, le 22 février, l’évangile de ce dimanche, dans le Missel romain 1970, raconte la pêche miraculeuse (Lc 5, 1-11) où le futur chef des Apôtres occupe une place centrale. En effet, Simon, après avoir passé la nuit à pêcher sans rien prendre, avance au large, suivant le commandement de Jésus (v. 4), et prend « une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer » (v. 6). Dans ce contraste, saint Ambroise († 397) voit « les débuts menacés de l’Église et la fécondité qu’elle a montrée plus tard » (Sur Luc, in BR 1568). Et saint Augustin († 430) note que « deux fois les disciples se mirent à pêcher sur commandement du Seigneur : une première fois avant la Passion et une autre après la Résurrection. Dans les deux pêches est représentée l’Église entière : l’Église comme elle est aujourd’hui et comme elle sera après la résurrection des morts. Aujourd’hui, elle accueille une multitude impossible à dénombrer, qui inclut les bons et les mauvais ; après la résurrection elle n’inclura que les bons » (Discours 248). L’évangile se conclut par cette affirmation de Jésus : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (v. 10). Le pape Benoît XVI remarque à ce sujet que « l’homme n’est pas l’auteur de sa propre vocation, mais il répond à la proposition divine ; et la faiblesse humaine ne doit pas faire peur si Dieu appelle. Il faut avoir confiance dans sa force qui agit justement dans notre pauvreté ; il faut avoir toujours plus confiance dans la puissance de sa miséricorde, qui transforme et renouvelle » (Angélus du 10 février 2013). Annoncer le Royaume de Dieu est la première charge (ou mission) des Apôtres…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Pierre Julien

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseLiturgie

« La messe, trésor de la foi » : (re)découvrir la liturgie tridentine

Initiatives chrétiennes | Depuis le 17 septembre, Claves propose un programme de formation : une série de vingt-trois vidéos diffusées chaque semaine pour faire découvrir, de manière accessible et contemplative, la richesse de la messe tridentine. Ce parcours veut nourrir la foi en donnant à mieux connaître et aimer la liturgie, « trésor de la foi ». Entretien avec l’abbé Paul Roy (fssp).

+

claves messe trésor de la foi
Église

La pause liturgique | Glória 12, Pater cuncta (Fêtes des saints)

Voici un des plus beaux Glória de tout le répertoire grégorien. Il est pourtant très simple et presque syllabique, assez répétitif, mais muni de multiples petites variations qui lui donnent un charme incontestable. Repéré dans des manuscrits nombreux du XIIe siècle, et probablement d’origine allemande, il emprunte sa mélodie au 4e mode, ce qui ajoute sans doute à sa beauté profonde, mystique.

+

glória
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique | Kyrie 12, Pater cuncta (Fêtes des saints)

Voici un Kyrie extrêmement simple et plein de beauté et de profondeur, daté des XIe-XIIe siècles. Il suit un schéma très simple de type aba,a-b : trois Kyrie identiques, trois Christe identiques, deux Kyrie reprenant la mélodie des trois premiers Kyrie, et le dernier Kyrie associant la mélodie des Kyrie à celle des Christe.

+

kyrie