Les martyrs japonais, modèles de fidélité au Christ Roi

Publié le 09 Déc 2019
Les martyrs japonais, modèles de fidélité au Christ Roi L'Homme Nouveau

Lors de son voyage en Extrême Orient, le Pape, après avoir visité la Thaïlande, s’est rendu au Japon, en commençant par Nagasaki, berceau du catholicisme dans l’Empire du Soleil levant. De nombreux martyrs ont cimenté de leur sang l’Église en ces terres, jusqu’au XVIIe siècle où un édit de l’Empereur chassa les missionnaires. La foi aux trois blancheurs se perpétua pourtant de génération en génération jusqu’à l’arrivée de nouveaux missionnaires au XIXe siècle. Il faut ajouter que les quartiers catholiques de Nagasaki souffrirent particulièrement du lancement de la bombe atomique, le jour de la transfiguration 1945, signe que la croix est toujours inséparable de la Résurrection. Au Japon comme partout ailleurs, le sang des martyrs a été vraiment une semence de chrétiens, même si cela reste encore un petit troupeau. Ceux qui voudraient comprendre ce que Nagasaki a été pour les chrétiens pourraient lire les œuvres de Tagashi Nagaï, ce radiologue qui perdit sa femme lors du bombardement et qui devait mourir peu de temps après d’un cancer.

À Nagasaki, le Pape a célébré la fête du Christ Roi. Il y commenta l’épisode du Bon Larron qui, au dire de saint Augustin, a tout volé y compris son paradis, sauf la dernière seconde qui lui valut précisément ce paradis. Comme les Mages, le Bon Larron reste un mystère. Comment a-t-il reconnu Jésus, alors que les docteurs de la Loi ont refusé de le reconnaître et l’ont mis à mort ? Saint Augustin fait dire au Bon Larron : « Non, je n’ai jamais lu les Écritures, mais il m’a regardé et dans son regard j’ai tout compris ». Et pourtant il écopait de son tortueux passé et, sur la croix même, au dire des autres Synoptiques, il avait commencé par railler Jésus. Mais touché par celui-ci, il a eu la grâce de la conversion et le courage de défendre l’Innocent, au point de faire une profession de foi en sa divinité, au milieu des cris de moquerie et d’humiliation de la foule manipulée. Ce courage lui valut sa récompense : « Aujourd’hui, tu seras avec moi en paradis ». Et nous pauvres pécheurs, nous nous unissons à la voix de ce malfaiteur pour proclamer Jésus Roi de l’univers et aussi pour que lui qui est le Rédempteur de l’homme nous obtienne la grâce du salut. C’est pourquoi avec saint Joseph, le Bon Larron est-il le patron de la bonne mort. Qu’il nous aide à bien vivre pour bien mourir, en participant du mieux possible toute notre vie à la Passion rédemptrice ! Soyons ainsi comme le Bon Larron des semeurs d’espérance dans le monde contemporain si éloigné de Dieu. Le Bon Larron a été témoin au sens véritable du mot et donc martyr. Comme lui, devant l’indifférence et même la haine de nos contemporains à l’égard de Jésus, élevons nos voix pour proclamer notre foi, pour accompagner Jésus et ensuite, comme lui, recevoir la récompense du Royaume.

Les martyrs japonais, dont deux groupes sont canonisés – saint Paul Miki et saint Lorenzo Ruiz avec leurs compagnons respectifs –, témoignèrent de ce salut par leur vie héroïque dans la fidélité à l’instant présent et à l’Esprit Saint. À leur suite, témoignons que seul le Christ en Croix peut vaincre toutes les haines et tous les égoïsmes, toutes les moqueries et toutes les trahisons. Marchons donc avec Marie qui se tenait au pied de la Croix et qui a certainement obtenu la dernière grâce et le salut du Bon Larron. Nous n’avons pas de cité permanente. Nous sommes sauvés et citoyens des cieux en espérance. C’est là notre vraie patrie : le royaume de Jésus, royaume de vérité et de justice, de sainteté et de grâce, d’amour, de justice et de paix.

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