Le musée d’Orsay propose une exposition sur Caillebotte du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025, en axant sur l’univers masculin de ses peintures, et son association avec les impressionnistes, auxquels il a acheté de nombreuses toiles. En parallèle de l’exposition sur Harriet Backer.
À Paris, au musée d’Orsay, le peintre Gustave Caillebotte (1848-1894) est à l’honneur alors que l’on commémore le 130e anniversaire de son décès.
Accueilli par le dernier Autoportrait du peintre au visage austère, réalisé deux ans avant sa mort précoce, le visiteur découvre une succession de tableaux dans un style impressionniste, à l’harmonie colorée subtile et aux compositions plaisantes.
L’accent est mis sur le fait qu’il prenait pour modèles des hommes plutôt que des femmes contrairement aux artistes de son temps. Ses peintures étant fortement influencées par celles des impressionnistes qu’il côtoie, ce choix pourrait être une façon de se démarquer. Quand il réalise ses nus dans la salle de bain (Homme s’essuyant la jambe, v. 1884 ; Homme au bain, v. 1884), on ne peut s’empêcher de penser à Degas et à ses pastels de femmes nues à la toilette.
Les commentaires de l’exposition s’interrogent sur ses supposés penchants homosexuels. Or on apprend également qu’il avait une compagne, Charlotte Berthier. Celle-ci ne souhaitait peut-être pas que l’artiste prenne des modèles féminins…
Ce qui est frappant dans ses réalisations, c’est cette attention aux travailleurs avec par exemple Les Peintres en bâtiments (1877) aux couleurs harmonieuses ou encore le fameux tableau des Raboteurs de parquet (1875) à la facture beaucoup plus classique dans la représentation des corps alors que son cadrage évoque le japonisme (vue angulaire). Mais là encore, cela rappelle les pastels de Degas, s’intéressant aux métiers modestes avec ses Repasseuses…
Ses vues de Paris sont certainement ses œuvres les plus personnelles, ainsi Rue de Paris, temps de pluie (1877) d’une composition originale habile et travaillée, où les pavés mouillés brillent dans la lumière grise, des passants élégants se promenant sous leur parapluie. Plus loin, ce sont les ponts métalliques qui retiennent son regard, Le Pont de l’Europe (v.1877) en est un exemple. Chez Monet, l’intérêt pour la modernité se tourne vers les gares.
Issu d’une famille aisée qui lui permet d’être rentier, Caillebotte, élève de Bonnat, entre en 1873 à l’école des Beaux Arts de Paris puis s’associe aux impressionnistes. Il participe en effet à leur deuxième exposition. Très sensible aux œuvres de ses comparses, il les soutient financièrement et achète un grand nombre de leurs toiles et dessins (environ 70). Il lègue sa collection à l’État. En février 1897, une quarantaine de ses acquisitions sont montrées au public, l’impressionnisme est dès lors reconnu en France.
Un connaisseur avisé et généreux dont la peinture témoigne de sa fascination pour les artistes qu’il fréquente.
Musée d’Orsay
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing
75007 Paris.
Ouvert tous les jours de 9 h 30 à 18 h, le jeudi jusqu’à 21 h 45.
Fermé tous les lundis et le 25 décembre.
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