Au musée d’Orsay est présenté un dialogue entre la naissance du cinéma et l’histoire des arts.
À l’entrée, le visiteur est accueilli par un plâtre provenant d’un moulage d’un marbre de Rodin qui représente Pygmalion et Galatée. Selon l’histoire racontée par Ovide dans ses Métamorphoses, Pygmalion, sculpteur, tomba amoureux de la femme qu’il avait créée et elle s’anima grâce l’intervention de Vénus. Ainsi les commissaires de l’exposition tissent un lien entre les productions « statiques » et le cinéma qui anime donnant l’image d’une certaine vie.
Plusieurs sections se succèdent. La première intitulée Le spectacle de la ville confronte des peintures et des photographies où les points de vue coupés ou vus du dessus (superbe toile de Camille Pissarro [1830-1903], La Place du Théâtre français, 1898) essaient de rendre l’agitation. L’observation des Mouvements de la nature avec le vent qui souffle sur le Linge séchant au bord de la Seine, Petit-Gennevilliers (1892), huile de Gustave Caillebotte (1848-1894) est aussi explorée. Et l’on apprend que les premiers films de Méliés appelés « vues de plein air » se sont concentrés sur des motifs comme les fumées, les éclairs, les mers déchaînées… Des extraits de films sont projetés sur de nombreux écrans. Le temps qui s’écoule est évoqué avec les différentes lumières sur la façade de la cathédrale de Rouen peintes par Monet et, l’on découvre des jouets scientifiques fascinants comme le kaléidoscope ou le phénakistiscope. Plus loin, on apprend que la peinture d’histoire inspire parfois le cinéma. Les Dernières cartouches. Défense d’une maison cernée par l’ennemi (1873) d’Alphonse de Neuville (1839-1885) rappelant un moment historique tragique de la guerre de 1870 à Bazeilles dans les Ardennes, en est un exemple. Il est, en effet, repris par Alexandre Promio (1868-1926) dans son film portant le même titre.
De belles œuvres dans un parcours foisonnant !
Musée d’Orsay, 1 Rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris. www.musee-orsay.fr
Jusqu’au 16 janvier 2022.