L’exposition : Louis XV, Passions d’un roi

Publié le 16 Déc 2022

Il y a 300 ans, le 25 octobre 1722, le jeune Louis XV était couronné à Reims. À l’occasion de cet anniversaire le Château de Versailles où il est né et mort, organise une vaste exposition présentant l’homme privé et ses passions.

Le visiteur est accueilli par l’extraordinaire Pendule astronomique de Passement, chef d’œuvre de l’art rocaille réalisé selon un dessin choisi par le roi. Restaurée, en état de marche, ses guichets du calendrier affichent les jours de la semaine jusqu’en 9999… Suit une belle section s’intéressant à la vie du roi. Ainsi un portrait de Louis XV enfant, à l’âge de cinq ans, sculpté par Antoine Coysevox (1640-1720) aujourd’hui conservé à la Frick collection de New York, révèle son beau visage d’enfant. Orphelin très jeune, il grandit sous la protection de Madame de Ventadour jusqu’à l’âge de 7 ans. Il est ensuite instruit par le maréchal de Villeroy, son gouverneur, et par le cardinal de Fleury, son précepteur. Des Versions du roy Louis XV, ecrittes de sa main, provenant la Bibliothèque nationale et un étonnant Tableau mécanique : l’éducation de Louis XV (la Leçon de danse), vers 1720, composée de quatre scènes successives peintes sur cuivre, illustre la formation et les exercices du jeune roi.

Un projet de mariage est envisagé avec la fille du roi d’Espagne. Le Portrait de Marie-Anne-Victoire d’Espagne, (1724) de Nicolas de Largillière présente l’infante, âgé de 6 ans, très digne malgré sa jeunesse. Louis XV refuse ce mariage et la petite princesse est renvoyée en son pays. Provenant des archives nationales, une liste des princesses de l’Europe qui ne sont pas mariées est exposée. Mais ce sera Marie Leszczynska, princesse de Pologne qui sera choisie pour sa discrétion et sa piété. Le roi l’épouse en 1725. Ils auront dix enfants, seuls six filles et un fils, le dauphin, parviendront à l’âge adulte. De nombreux portraits présentent sa famille. Une vitrine constituée d’objets liturgiques rappelle « les rapports ambigus du roi Très-Chrétien avec la religion (…). Il vécut avec mauvaise conscience ses liaisons avec des favorites, préférant renoncer à communier – pendant plus de trente ans – plutôt que de le faire dans un état non conforme à ses convictions ».

Les passions du roi sont évoquées dans la deuxième partie de l’exposition. On y découvre son goût pour les livres mais aussi pour les sciences. L’astronomie, la mécanique, l’optique, l’horlogerie, la botanique, la géographie… retiennent en effet son attention. De nombreux instruments scientifiques sont donnés à voir (globes mouvants, microscope…). Une salle rappelle son goût pour la chasse, illustré par de nombreuses peintures, dont l’intégralité de la série des « Chasses exotiques ». Louis XV fut aussi bâtisseur et est à l’origine de « grands projets » (l’École Militaire, l’église Sainte-Geneviève, devenue le Panthéon…). Il s’intéressait également aux arts décoratifs appelés style art rocaille ou rococo, exubérant de courbes et de contrecourbes. Le Lustre à neuf bras de lumière, aux armes de madame de Pompadour (aujourd’hui conservé à la bibliothèque Mazarine, visible de très près pendant l’exposition) en est un remarquable exemple. Du mobilier, une tapisserie, la fameuse Commode de la chambre du Louis XV par Gaudreaus et Caffieri (collection Wallace, Londres), qui revient à Versailles pour la première fois depuis son départ en 1774, témoignent de la diversité de ses goûts. Le parcours s’achève avec la mort du roi (10 mai 1774) et une série de médailles réalisées sous son règne.

Un parcours dense présentant de nombreux chefs-d’œuvre !

Exposition jusqu’au 19 février 2023. Château ouvert de 9h00 à 17h30. Pour accéder au Château, la réservation d’un créneau horaire est obligatoire pour tous, la réservation en ligne du billet est fortement recommandée.

Photo : Wallace Londres, Nicolas de Largilliere. © Christophe Fouin.

Céline Vicq

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