Quoi de mieux pour se préparer au grand événement de Noël que de se replonger dans les grandes sources vivifiantes de la spiritualité chrétienne ? L’Imitation de Jésus-Christ, attribué au moine Thomas a Kempis, est considéré comme l’un des livres de spiritualité les plus lus après la Bible elle-même. Ce petit ouvrage a façonné la vie spirituelle de générations de moines et de chrétiens, les conduisant sur la voie exigeante de l’union à Dieu. N’est-ce pas le dessein de l’Incarnation du Verbe, venu pour racheter les hommes de leurs péchés ? Nous publions ici le chapitre VI de la première partie, dans la belle et élégante traduction de l’abbé Félicité de Lamennais.
L’inquiétude de l’homme
1. Dès que l’homme commence à désirer quelque chose désordonnément, aussitôt il devient inquiet en lui-même.
Le superbe et l’avare n’ont jamais de repos, mais le pauvre et l’humble d’esprit vivent dans l’abondance de la paix.
L’homme qui n’est pas encore parfaitement mort à lui-même est bien vite tenté, et il succombe dans les plus petites choses.
Celui dont l’esprit est encore infirme, appesanti par la chair et incliné vers les choses sensibles, a grand-peine à se détacher entièrement des désirs terrestres.
C’est pourquoi, lorsqu’il se refuse à les satisfaire, souvent il éprouve de la tristesse, et il est disposé à l’impatience quand on lui résiste.
Le ver du remords
2. Que, s’il a obtenu ce qu’il convoitait, aussitôt le remords de la conscience pèse sur lui, parce qu’il a suivi sa passion, qui ne sert de rien pour la paix qu’il cherchait.
C’est en résistant aux passions, et non en leur cédant, qu’on trouve la véritable paix du coeur.
Point de paix donc dans le coeur de l’homme charnel, de l’homme livré aux choses extérieures: la paix est le partage de l’homme fervent et spirituel.