Le 8 décembre, le Pape créait de nouveaux cardinaux à Rome, le jour de l’Immaculée Conception. Il a choisi, dans son homélie, de parler de la beauté de Marie dans ses trois dimensions : fille, épouse et mère.
Comme cela avait été permis en 1974 par Paul VI, le Pape a fêté l’Immaculée Conception le dimanche et non le lundi 9 décembre. « Dès le premier instant de sa conception, par grâce et privilège uniques du Dieu tout-puissant, la Bienheureuse Vierge Marie a été, en considération des mérites du Christ Jésus, Sauveur du genre humain, préservée pure de toute souillure du péché originel. » Telle fut la définition par laquelle Pie IX proclamait le dogme de l’Immaculée Conception dans la bulle Ineffabilis Deus du 8 décembre 1854, ratifiée par Marie elle-même quatre ans après, lors des apparitions de Lourdes.
Il est donc de foi que Marie a reçu la grâce sanctifiante avec l’existence, et que Dieu la soustraite gratuitement, par anticipation et prévention de la Rédemption qu’accomplirait le Christ son Fils, à la contagion universelle du péché originel.
Le Pape, dans son homélie prononcée ce 8 décembre, s’appuie sur deux textes principaux de l’Écriture. D’abord le « Protévangile » en Genèse III, 15. Après la faute d’Adam et Ève, Yahvé maudit le serpent et lui annonce : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. »
La Vulgate a fort heureusement insisté sur le rôle de la femme en traduisant le début de la seconde phrase : conteret caput tuum… Il s’agit bien en effet d’une prophétie messianique, car le sens plénier de ce verset concerne Jésus, et avec lui sa Mère, ennemie par excellence du serpent. En Marie se récapitule et culmine la femme messianique, Nouvelle Ève, comme l’ont souligné beaucoup de Pères en particulier saint Irénée. L’opposition absolue à Satan, sans signifier par elle-même l’Immaculée Conception, implique une appartenance foncière et stable à Dieu que seul peut réaliser parfaitement ce privilège.
Le second texte est celui de l’Annonciation. L’ange Gabriel salue Marie « pleine de grâce », kecharitôménè. Sa cousine Élisabeth, remplie du Saint-Esprit, l’accueillit ensuite par cette exclamation : « Vous êtes bénie entre les femmes, et béni le fruit de votre sein ! » Marie est bénie par Dieu et objet de sa spéciale bienveillance, en vue de sa maternité messianique. Ces paroles n’ont leur vérité plénière que si Dieu a sanctifié Marie dès le premier instant, et c’est ce sens plénier que l’Église reconnaît en disant que Marie a été préservée de la faute originelle.
On pourrait aussi citer le texte du Cantique des Cantiques qui sert d’antienne à la fête : « Vous êtes toute belle ô Marie et la faute originelle n’est pas en vous. »
La beauté de Marie
C’est donc tout naturellement que le Pape parle dans son homélie de la beauté de Marie dans ses trois dimensions : celle de fille, celle d’épouse et celle de mère.
Tout d’abord comme fille. Les Évangiles ne nous la présentent pas dans son enfance, mais comme jeune fille et surtout vierge, avec une foi limpide et un regard pur reflétant l’amour de Dieu. Marie est une fleur virginale qui s’épanouit dans le don continuel de soi.
En second lieu, Marie est belle comme épouse, Dieu l’ayant choisie pour l’aider dans son plan de salut de l’humanité. Il requiert pour cela son obéissance. À ce plan, Marie répond oui, acceptant de devenir la Mère du Fils de Dieu, tout en restant Vierge.
Enfin, Marie est belle comme mère. C’est d’ailleurs la façon la plus commune de représenter Marie : elle tient toujours dans ses bras le fruit de ses entrailles. Et c’est comme mère que Marie sera présente à côté de son fils depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Elle est présente en particulier à Cana où elle intercède pour de jeunes époux et surtout au pied de la Croix. Partout, Marie est belle comme mère grâce à sa fécondité, grâce à son oubli de soi, son humilité et sa sainteté. Elle nous a enfanté tous au pied de la Croix.
Regardons toujours Marie Immaculée, jusqu’au jour où elle nous montrera le Fils béni, le fruit de ses entrailles.
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