Messe traditionnelle : le cardinal Roche enfonce le clou de l’interdiction

Publié le 02 Mar 2023
messe traditionnelle

À la fin du mois de février, précédé de rumeurs plus ou moins alarmantes, un rescrit pontifical est venu restreindre un peu plus la célébration de la messe traditionnelle, en soumettant toute autorisation dans les diocèses directement au Saint-Siège. Une évolution inquiétante.   Mardi 21 février, le Saint-Siège a publié un rescrit portant sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes du 16 juillet 2021 sur les conditions d’utilisation des livres liturgiques de 1962. Ce nouveau document fait suite à un entretien accordé par le pape François, le lundi 20 février dernier, au cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des sacrements. Le document a pour objectif notamment de clarifier deux points qui avaient fait l’objet ces dernières semaines d’échanges épistolaires entre certains évêques anglo-saxons et le cardinal Roche, adversaire déterminé de l’ancienne liturgie et qui souhaite une application stricte de Traditionis Custodes en ôtant aux évêques leurs pouvoirs dans ce domaine. Sous régime d’autorisation Le premier point concerne l’utilisation d’une église paroissiale ainsi que la création d’une paroisse personnelle pour la célébration de la messe, et le second, l’octroi aux prêtres ordonnés après le motu proprio du droit de célébrer selon le rite traditionnel. Dans ces deux cas, le rescrit confirme bien que le Dicastère pour le Culte divin se réserve la possibilité de donner (ou non) les autorisations nécessaires. Les évêques doivent donc en référer systématiquement à Rome si un prêtre diocésain veut célébrer la messe selon le rite ancien ou s’ils souhaitent eux-mêmes permettre cette célébration dans une église paroissiale. Les évêques devront par ailleurs signaler au Dicastère les autorisations qu’ils auraient déjà octroyées dans leurs diocèses. Le rescrit rappelle également que François confirme ce qui avait été établi dans les Responsa ad dubia annexées au motu proprio le 4 décembre 2021, lesquelles avaient été sujettes à interprétation de la part de certains canonistes. Le Vatican n’apporte finalement pas de nouvelle modification, mais renforce la ligne dure souhaitée par le cardinal Roche, agacé, dit-on, par des interprétations ouvertes vis-à-vis des fidèles traditionalistes, venant de la part des évêques ou des canonistes. Un moindre degré d’autorité La publication du rescrit n’a pas suscité une grande surprise, d’autant que la rumeur évoquait la parution prochaine d’une constitution apostolique visant à interdire complètement l’usage des livres liturgiques de 1962 (missel, rituel et pontifical), ou du moins l’arrivée imminente de restrictions supplémentaires concernant l’usage du Missel…

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Marie Etcheverry

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