Ce samedi 7 décembre, Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes après cinq années de travaux. Une cérémonie solennelle marquera cet événement historique, dans un contexte tendu entre débats sur la gratuité de l’entrée et tensions parlementaires.
La réouverture tant attendue de Notre-Dame de Paris débutera ce samedi 7 décembre 2024, marquant la fin de cinq années de travaux. La cérémonie d’ouverture sera présidée par l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, en présence du Président de la République, d’officiels, de mécènes, ainsi que d’autres invités, des représentants de toutes les paroisses de Paris, des membres du chapitre cathédral et du clergé parisien.
Lors du rite d’ouverture des portes, l’archevêque frappera de sa crosse la porte fermée de la cathédrale. La cathédrale « répondra » par le chant du Psaume 121, répété trois fois. À la troisième frappe, les portes s’ouvriront. Ce moment marquera alors le début officiel de la réouverture de Notre-Dame.
Une fois à l’intérieur, la liturgie se déroulera en trois grandes étapes. L’archevêque procédera d’abord à la bénédiction du grand orgue, entièrement restauré après l’incendie. Huit fois, il adressera une invocation, et huit fois, l’instrument répondra.
L’office comprendra plusieurs temps de prière, des cantiques, le chant du Magnificat, et des intentions pour le monde entier. Il s’achèvera par la bénédiction de l’archevêque et le chant du Te Deum, en action de grâce, autant pour les fidèles présents que pour ceux qui ont œuvré à la restauration de la cathédrale.
La messe inaugurale, avec la consécration de l’autel majeur, aura lieu le lendemain, dimanche 8 décembre à 10h30, présidée par l’archevêque de Paris, et toujours en présence du Président de la République.
L’archevêque de Paris sera entouré de près de 170 évêques de France et du monde entier durant la célébration, ainsi que d’un prêtre de chacune des 106 paroisses du diocèse de Paris, et d’un prêtre de chacune des sept églises catholiques de rite oriental, accompagnés de fidèles de chacune de ces communautés.
Les rites de consécration de l’autel se dérouleront en cinq étapes. Tout d’abord, les reliques de cinq saints seront déposées et scellées dans l’autel : sainte Marie-Eugénie Milleret, sainte Madeleine-Sophie Barat, sainte Catherine Labouré, saint Charles de Foucauld, et le bienheureux Vladimir Ghika. La prière de dédicace sera ensuite récitée, suivie de l’onction d’huile, puis de l’offrande d’encens, avant que l’autel ne soit paré et illuminé.
La messe de consécration de l’autel marquera le début d’une octave, jusqu’au 15 décembre, permettant d’associer les fidèles parisiens mais aussi tous ceux qui ont contribué à la restauration de Notre-Dame. Chaque jour, une messe sera présidée par l’archevêque à 10h30, honorant tour à tour les prêtres et diacres du diocèse de Paris, les religieux, religieuses et vierges consacrées en mission dans le diocèse, les mécènes et donateurs, les associations caritatives, les salariés et bénévoles de la Maison diocésaine et des services diocésains, les “jeunes scolaires et fidèles”, et enfin les pompiers de Paris, ainsi que les compagnons et ouvriers ayant participé au chantier de réouverture.
Deux concerts du Magnificat de Jean-Sébastien Bach auront lieu les 17 et 18 décembre. Ils inaugureront une saison musicale de « Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris », allant du chant grégorien à la création contemporaine. Jusqu’à la Pentecôte, en juin 2025, des concerts hebdomadaires et d’autres événements rythmeront la vie de la cathédrale pour célébrer sa réouverture. Cette première année sera marquée notamment par la vénération de la Couronne d’Épines, chaque vendredi de 15h à 17h, jusqu’au mois de juin 2025. À partir de juillet, la vénération reprendra uniquement les premiers vendredis du mois.
À partir du lundi 16 décembre, les offices reprendront un rythme plus ordinaire, déjà annoncé sur le site de la cathédrale, où il est bien précisé qu’elle reste « ouverte à tous, librement et gratuitement, quelles que soient les raisons de votre visite ».
La réouverture de Notre-Dame de Paris ce samedi 7 décembre 2024 s’annonce comme un événement exceptionnel, mais dans un climat pour le moins tendu. Entre le débat sur la gratuité de l’entrée, lancé par la ministre de la Culture, Rachida Dati, la menace imminente d’une censure parlementaire qui secoue le pays, la visite du pape François… mais uniquement en Corse, et l’annonce toute récente de la présence de Donald Trump, fraîchement réélu, au milieu d’une cinquantaine de chefs d’États, l’ambiance risque d’être électrique.
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