Tonalité de l’affection que l’on porte aux êtres aimés, la tendresse est-elle superflue, ou simplement facultative ? À l’âge des grands-parents, plus libres de leur temps, moins absorbés par les tâches essentielles des parents, elle prend au contraire une place prépondérante et devrait en fait imprégner toutes les relations familiales et amicales. Dans une retraite, le prédicateur nous racontait qu’après la Résurrection, au bord du lac où Jésus apparut à ses apôtres, il les accueillit avec des poissons grillés et un rayon de miel ! C’est apocryphe probablement ; mais cela démontre bien la tendresse que Jésus avait pour ses apôtres. Il les consolait de leur peine et leur manifestait son affection. La tendresse est en effet l’un des meilleurs sentiments pour marquer son affection à l’autre : « il est précieux pour moi, il est important pour moi ». Le grand-père et la grand-mère découvrent la nécessité de cette tendresse vis-à-vis de leurs petits-enfants. Non pas qu’ils aient manqué de cette tendresse et qu’elle ait fait défaut dans leur cœur quand ils étaient parents. Toutefois, à leur âge, c’est vraiment le moyen privilégié, c’est vraiment le moment privilégié, auprès des petits-enfants, voire même de leurs enfants devenus grands, de découvrir ou d’approfondir comment montrer leur affection. Dans l’amour, la tendresse est un sentiment très fort. Nous avons la chance d’avoir une très belle chanson, interprétée d’abord par Bourvil puis ensuite par Marie Laforêt, qui ne se chante pas comme une rengaine mais qui se chante en mettant le sens dans les mots : « On peut vivre sans richesses, Presque sans le sou… Mais vivre sans tendresse, On ne le pourrait pas, Non, non, non, non, On ne le pourrait pas. On peut vivre sans la gloire, Qui ne prouve rien, Être inconnu dans l’histoire et s’en trouver bien. Mais vivre sans tendresse, Il n’en est pas question, Non, non, non… » Il en est qui n’ont pas eu la chance ou qui n’ont pas eu l’opportunité de développer la tendresse et de la pratiquer, il en est même qui ont pensé que c’est une faiblesse que d’avoir un cœur tendre et de manifester cette tendresse vis-à-vis des autres, voilà un manque qui déshumanise quelque peu. Il ne s’agit pas du tout de ce comportement grégaire, de cette forme de « asinus asinum fricat » (1), courant où la tendresse ou ce qu’il en reste, devient un style…
Avent, Noël : des termes déchristianisés
C'est logique ! de François-Marie Portes | Malgré la déchristianisation de la société, l'idée de l'Avent comme période d'attente est restée dans les mœurs, mais souvent très dénaturée, le matérialisme remplaçant le spirituel. Un exemple du phénomène de glissement des concepts.