Quand la barbarie se drape dans la compassion

Publié le 31 Jan 2014
Quand la barbarie se drape dans la compassion L'Homme Nouveau

Prémisse du débat sur l’euthanasie et le suicide assisté, il ne faut pas oublier que la loi Veil de 1975 fut la première loi sur l’euthanasie en France. Au nom de cette pitié fallacieuse que dénonçait le bienheureux Jean-Paul II, on tue déjà un fœtus atteint d’une maladie incurable, des vieillards et des malades. Seul un regard éclairé par la sagesse sur la vie y compris sur sa fin peut nous sauver de cette barbarie aseptisée que l’on se propose de renforcer légalement.

Et voilà que resurgit tel un serpent de mer le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté. Le Président de la République a réitéré lors de sa dernière conférence de presse (15 janvier) son engagement de campagne « de permettre à toute personne majeure atteinte d’une maladie incurable provoquant une souffrance psychologique, physique, insupportable et qui ne peut être apaisée, de pouvoir demander dans des conditions strictes une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Cette déclaration est suffisamment floue pour permettre à chacun d’en comprendre ce qu’il souhaite. En effet, qu’entendre par « assistance médicalisée » ? Une intensification des soins palliatifs allant jusqu’à une sédation profonde en phase terminale ou bien l’administration d’une substance dans le but de provoquer la mort du patient ? Bref, il faut s’attendre à ce que l’année 2014 soit le temps des grandes manœuvres sur un tel sujet.

Comment prendre un peu de hauteur pour aborder cette année de débats ? Tout d’abord, il convient de rappeler ce que l’on oublie trop souvent. La loi sur l’euthanasie existe déjà… et c’est la loi Veil de 1975 !

Le meurtre du fœtus

En effet, cette loi rend possible l’avortement jusqu’au terme de la grossesse si le fœtus est atteint d’une maladie incurable. Or quel peut être le motif d’une telle mise à mort ? Quand on se remet dans le contexte des débats en 1973/1975, les arguments niant l’humanité d’un fœtus viable sont difficilement recevables par l’opinion commune. La seule raison est dès lors une logique « compassionnelle ». Pour éviter à l’enfant à naître une vie qui ne « vaudrait » pas la peine d’être vécue, la mère décide avec les médecins de le supprimer. C’est avec cet argument que la quasi-totalité des enfants atteints de trisomie ou d’un autre handicap est…

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