Le 2 avril dernier, le pape François a préparé une catéchèse sur Zachée, dans le cadre des audiences jubilaires « Jésus-Christ notre espérance » : II. La vie de Jésus. Les rencontres. 3. Zachée « Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison ! » (Lc 19,5).
Lors de ses catéchèses, le Pape continue à nous présenter des personnages évangéliques. Dans l’allocution de l’audience générale du 2 avril dernier, il s’agit de Zachée, le chef des collecteurs d’impôts. Il s’agit de quelqu’un qui est riche. Mais tout homme qui veut être disciple du Christ, ressent la nécessité de s’unir à Lui par des biens authentiques et profonds. C’est pourquoi, il ressent le besoin instinctif de le voir, Lui, Jésus le Christ, tel qu’il était : son vrai visage, son aspect, sa personne.
Ce désir demeure et revient lorsque surgissent des problèmes sur l’interprétation authentique de son message et sur le devoir de conformer notre conduite à son enseignement. Cette aspiration n’est-elle pas, du reste, toujours présente dans les personnages de l’Évangile ?
Regardons donc Zachée. Pour rencontrer Zachée, Jésus est descendu à Jéricho, située sous le niveau de la mer et que l’on peut considérer comme une image du monde souterrain, où Jésus veut aller chercher tous ceux qui se sentent perdus. Et Jésus continue à faire de même de nos jours en descendant dans tous les enfers du monde contemporain.
Zachée, qui possédait un attachement trop exclusif à son avoir nous montre la rupture exigée par l’esprit du Carême, pour pouvoir parvenir léger et joyeux à la rencontre avec Jésus ressuscité le jour de Pâques. En effet, l’épisode de Zachée nous offre une grande leçon spirituelle : si l’homme laisse entrer Dieu dans sa vie et dans son monde, s’il laisse le Christ vivre dans son cœur, il ne le regrettera pas. Au contraire, il fera l’expérience de la joie de partager sa vie même, étant destinataire de son amour infini.
Préparons-nous donc à rencontrer Jésus ressuscité, chemin sûr pour trouver la plénitude de vie et de bonheur. En effet, l’authentique réalisation de l’homme et sa véritable joie ne se trouvent pas dans le pouvoir, dans le succès, dans l’argent, mais uniquement en Dieu, que Jésus Christ nous fait connaître et rend proche de nous. Telle est l’expérience de Zachée.
Zachée, bien que riche et puissant, est petit de taille. C’est pourquoi il court en avant, monte sur un sycomore. Peu lui importe d’être exposé au ridicule : il a trouvé une façon de rendre la rencontre possible. Et Jésus arrive, élève le regard vers lui, l’appelle par son nom: « Zachée, descends vite, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi. » Rien n’est impossible à Dieu !
De cette rencontre naît pour Zachée une vie nouvelle : il accueille Jésus avec joie, en découvrant finalement la réalité qui peut remplir véritablement et pleinement sa vie. Il a touché du doigt le Salut. Désormais il n’est plus le même qu’avant et, comme signe de conversion, il s’engage à donner la moitié de ses biens aux pauvres et à restituer le quadruple à ceux qu’il avait volés. Il a trouvé le véritable trésor, car le Trésor, qui est Jésus, l’a trouvé.
Cet épisode biblique nous montre qu’avec Jésus, l’inattendu se produit toujours. Lorsque Jésus regarde Zachée, celui-ci s’attendait sans doute toute naturellement à une réprimande publique. Certains pharisiens l’espéraient sans doute, mais les voilà bien déçus et Zachée tout surpris. Non, Jésus ne lui fait aucun reproche. Au contraire, il s’invite chez lui. Beaucoup sont scandalisés. Souvenons-nous du frère aîné du fils prodigue et demandons-nous aussi, si nous mêmes nous ne sommes pas, comme Jonas et bien d’autres, scandalisés par la miséricorde divine.
Le Pape insiste sur la joie du cœur de Zachée, qui est celle de celui qui se sent regardé, reconnu et surtout pardonné. Apprenons de Zachée, par l’intermédiaire de Marie Immaculée, à ne pas perdre l’espérance, même lorsque nous nous sentons mis de côté, voire incapables de changer. Cultivons notre désir de voir Jésus et surtout laissons-nous trouver par la miséricorde de Dieu qui vient toujours nous chercher.
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