Peut-on résoudre la crise scolaire ? À chaque rentrée, la question se pose. À chaque rentrée, la réponse est souvent négative, faute de clairs principes et d’un véritable sens du réel. Le nouveau livre de Rémi Fontaine, Rendez-nous l’école !, sur le sujet trace la voie pour sortir de ce méandre.
Il existe de gros livres qui ne disent presque rien, qui transmettent du vide et frappent par leur indigence. Nos librairies et nos bibliothèques (tant publiques que personnelles) en sont, hélas !, remplies. Ces livres ont pour eux le soutien des grands éditeurs, d’un puissant circuit de distribution et de diffusion, sans parler du renfort sans faille des caisses de résonance médiatique acquises d’avance.
Et puis, il y a les petits livres, au contenu riche, dense et profond. Leur qualité et leur intérêt n’égalent pas leur volume. De loin, et parfois de très loin, ils les dépassent. C’est le cas avec le nouveau livre de Rémi Fontaine au titre percutant : Rendez-nous l’école ! C’est vrai : tous les ans, à pareille époque, les libraires sont inondés par ces ouvrages évoquant la crise de l’école, la faillite du système scolaire ou les témoignages de terrain. Pour la presse, il s’agit d’un « marronnier », un thème qui revient et qu’il convient d’exploiter. L’avez-vous remarqué ? Plus les livres et les articles traitent de ce sujet, moins l’école se porte bien.
Rendez-nous l’école ! de Rémi Fontaine n’est pas un livre comme les autres. Il ne s’agit pas d’un ouvrage de circonstance. Journaliste et père de famille, l’auteur travaille cette question depuis des décennies. Il a beaucoup lu sur le sujet, beaucoup observé. Il ne juge pas selon l’opinion, versatile par essence, ni en fonction des thèmes qui plairont au grand public. Nourri de la sagesse grecque, habité par les principes chrétiens, soumis par discipline au réel, il condense dans ce petit livre de moins de cent pages sa réflexion sur les moyens de sortir de la crise scolaire.
Des rappels fondamentaux
Il souligne ainsi quelques distinctions bien nécessaires, par exemple que « service public » ne signifie pas forcément « service étatique ». Il rappelle également des principes à défendre contre l’envahissement totalitaire, et les droits des parents, de l’Église et de l’État en matière d’instruction. Il n’hésite pas à s’attaquer à des sujets tabous : scolarisation et apprentissage, mais aussi à la question de l’obligation scolaire et de la gratuité. Il préconise des solutions (par exemple, un « ordre des maîtres ») qui, s’appuyant sur la doctrine sociale de l’Église, permettraient de sortir de l’étouffement scolaire. Enfin il aborde la question de la liberté de l’enseignement. On comprendra qu’en conclusion, Rémi Fontaine appelle clairement à la « séparation de l’école et de l’État », changement radical mais respectueux des droits de tous les actuels protagonistes du drame scolaire.
Clair, concis, percutant, allant à l’essentiel, sans verbiage ni vocabulaire spécialisé, Rendez-nous l’école ! est certes un petit ouvrage, mais un livre fort et percutant.