Répons : In monte Oliveti

Publié le 01 Avr 2015
La pause liturgie | Alleuia Dominus regnavit (3e dimanche ordinaire

La grande richesse musicale de l’office des Ténèbres des trois jours saints est incontestablement constituée par l’ensemble des 27 répons qui sont tous sans exception des joyaux de l’art grégorien.

Ces répons nous font entrer dans l’âme du Sauveur, le rejoindre au plus intime de sa souffrance et de sa Passion rédemptrice. Ils nous dépeignent une personne qui souffre, qui se plaint, mais surtout qui aime. Le thème prédominant, souvent caché, de ces chefs-d’œuvre, est certainement l’amour douloureux mais invincible du Christ. D’emblée le premier répons du Jeudi saint nous plonge dans l’agonie du Seigneur et dans le drame intérieur qui agite son âme.

Dialogue entre le Fils et son Père

D’emblée aussi il nous insère dans le dialogue intime qui s’établit entre le Fils et son Père. Le texte qui sert de référence est l’Évangile selon saint Matthieu, 26, 36-41. Ce répons traduit le grand calme, la douceur jusque dans l’angoisse, l’abandon de l’amour qui anime l’âme du Christ en ces instants si attendus et si redoutés. Dès le début, avec la première phrase musicale, tout est décrit en six mots non scripturaires qui introduisent la citation de l’Évangile. In monte Oliveti : la mélodie souligne discrètement par son élévation la situation géographique du lieu de l’agonie : on monte avec le Christ vers le jardin des Oliviers. La hauteur mélodique évoque également le sommet spirituel de la vie du Christ que représentent sa prière et son intimité avec le Père : oravit ad Patrem. Une fois établie sur ces hauteurs, la prière de Jésus se déploie, humble et fervente : « Père, s’il est possible, que ce calice passe loin de moi. » Le premier répons des matines des trois jours saints inaugure l’ensemble prodigieux qui recèle tant de trésors et prépare si bien nos âmes à la grande nuit pascale et au mystère de la Résurrection.

Pour écouter cet répons :

Repons In Monte Oliveti

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCulture

Ermonia : Magnificat, une adaptation de René Bazin en court-métrage 

L'association de production cinématographique Ermonia s’est éprise de la noble ambition de faire éclore la beauté, en tissant des liens entre les trésors de l'Histoire, les splendeurs de la littérature et les échos du patrimoine. Ermonia présente son troisième moyen-métrage de quarante-cinq minutes : Magnificat, un voyage dans la Bretagne du début du XXe siècle.

+

ermonia magnificat
À la uneCulture

Catholics : fiction ou constat précoce ?

En 1973, un film anglais sortait sur les écrans. Catholics racontait l’histoire d’un monastère refusant les réformes de Vatican IV et décidant de continuer à dire la messe et à conférer les sacrements selon l’ancien ordo. Film prémonitoire ? Toute la tragédie de l’obéissance est ici dévoilée.

+

catholics 1823
À la uneCulture

L’exposition : Ribera. Ténèbres et Lumière

À Paris, le Petit Palais présente la première rétrospective des œuvres de Jose de Ribera (1591-1652). Peu connu du grand public, il fut pourtant en son temps un des principaux artistes de l’âge baroque. Considéré comme l’héritier du Caravage (1571-1610), ses contemporains décrivaient son travail « plus sombre et plus féroce ».

+

ribera
Culture

Il y a quatre-vingts ans, les Polonais tentaient de se libérer

Culture | La Pologne a connu deux occupations successives, allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, puis soviétique à l’issue de celle-ci. Les Polonais avaient pourtant montré un farouche attachement à leur patrie, résistant pendant la guerre à travers différentes organisations clandestines – politique, militaire, scolaire, scoute, etc. – puis se soulevant en armes à Varsovie en 1944.

+

Warsaw Uprising by Chrzanowski Henio Roma 14828 2