Rerum Novarum : la charte chrétienne en matière sociale (II)

Publié le 15 Juin 2021
rerum novarum

Présentée par le pape Pie XI comme « la grande charte qui doit être le fondement de toute activité chrétienne en matière sociale », l’encyclique Rerum Novarum mérite d’être redécouverte à travers l’articulation des principes exposés qui vise à l’instauration d’un ordre social juste. Notre deuxième volet sur cette encyclique décisive.   Quelle est l’architecture de Rerum Novarum ? L’encyclique de Léon XIII n’est pas un simple texte de circonstance, même si sa portée a pu échapper à nombre de ses contemporains. Elle a été particulièrement réfléchie pour répondre à une situation tragique, celle des ouvriers dans une société née de la Révolution française et de la Révolution industrielle. Après avoir dénoncé vigoureusement le « mal social » qui en résulte, Léon XIII s’attache à ausculter la fausse réponse proposée par le socialisme, reposant sur des principes faux et injustes : négation de la propriété privée, mauvaise organisation de l’État et de ses rapports avec les corps intermédiaires et la famille. Mais la partie la plus longue et la plus positive de Rerum Novarum concerne les préconisations de l’Église pour sortir à la fois des conséquences du libéralisme économique et de l’erreur du socialisme. Après le rappel de principes essentiels, cette partie s’organise autour de trois axes : l’action sociale de l’Église, le rôle de l’État en vue du bien commun et celui des associations professionnelles. Quels sont les principes essentiels rappelés par Léon XIII ? Ils sont au nombre de deux. Le premier souligne l’existence d’une inégalité naturelle entre les hommes. Fait constatable par l’expérience commune, cette inégalité fonde en quelque sorte la complémentarité sociale des individus et des sociétés intermédiaires entre elles. « La vie sociale, explique le pape, requiert dans son organisation des aptitudes variées et des fonctions diverses, et le meilleur stimulant à assumer ces fonctions est, pour les hommes, la différence de leurs conditions respectives. » Pour autant, il souligne plus loin dans l’encyclique l’égalité de nature entre les hommes. Celle-ci découle du fait qu’ils ont été créés « à l’image et à la ressemblance de Dieu » : « À ce point de vue, tous les hommes sont égaux ; point de différences entre riches et pauvres, maîtres et serviteurs, princes et sujets : Ils n’ont tous qu’un même Seigneur. Il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect, ni d’entraver la marche…

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