Réseaux sociaux : les écrans omniprésents dans la vie quotidienne, y compris celle des très jeunes, soulèvent beaucoup d’interrogations chez les parents. Quels bienfaits, quelle nocivité, quelle utilisation, à quelle fréquence ? Une orthophoniste décrit l’interaction écrans-cerveau et les conséquences sur le développement cognitif des enfants. « À quelle fréquence votre enfant regarde-t-il un écran ? » Cette question est incontournable parmi celles que l’on pose au cours d’un bilan orthophonique. Des réponses variables plus ou moins teintées de culpabilité y sont apportées, la plus extrême que j’aie entendue fut un déni total des risques encourus : « Mes filles regardent beaucoup toutes sortes d’écrans, je ne crois absolument pas à tout ce qu’on lit sur les effets nocifs. » Sans être alarmiste, il faut être conscient des enjeux. Nous n’aborderons pas ici les effets négatifs sur la santé physique (ORL, ophtalmologique, poids…), mais nous envisagerons l’impact cognitif de l’utilisation des écrans. Ils sont devenus indispensables dans notre quotidien et les enfants y sont nécessairement confrontés, ne serait-ce qu’en voyant leurs parents utiliser leurs smartphones. Selon les familles ils disposent aussi de tablettes, d’ordinateurs, de consoles de jeux, de télévision… le temps est loin où seule cette dernière pouvait captiver l’attention des enfants au point de les éloigner de leurs jouets, et commençait à perturber les interactions familiales ! Or c’est bien sur ces deux points notamment qu’existent des risques non négligeables, en cas de mésusage. Quand un enfant est devant un écran, la vision et l’audition seules sont sollicitées : le sens du toucher ne l’est pas. Or les capacités de raisonnement logique se développent essentiellement par la manipulation (1) : par exemple, le concept de grandeur – « plus grand que », « plus petit que » – va être acquis par l’enfant par la répétition d’actions de transvasement d’un liquide d’un récipient à un autre (jeux de bain, bac à sable), par des jeux d’encastrement, de construction, accompagnés des commentaires verbaux de l’adulte. L’enfant procède par « essai-erreur » : il essaie plusieurs fois de mettre le plus gros cube dans le plus petit, jusqu’à ce qu’il ne se trompe plus parce que sa vision seule lui permet d’évaluer les tailles. En partant des informations concrètes apportées par ses sens, il peut progressivement comprendre les concepts abstraits. Le priver de ces manipulations en le mettant devant un écran réduit donc ses chances de développer ses capacités logiques. Pourtant les enfants ont soif de manipuler : nombre…
Sur nos têtes, le couteau de Damoclès
Le 22 janvier, un homme tuait au couteau deux personnes dont un enfant de deux ans dans un parc d’Aschaffenbourg (Allemagne). Des attaques qui se répètent depuis quelques années, en Allemagne, en France et ailleurs.