Restaurer une église pour un baptême ? 

Publié le 16 Mar 2024
restaurer église

Église Saints-Pierre-et-Paul de Messein. © Google, mai 2023

Un jeune couple résidant en Meurthe-et-Moselle a décidé de restaurer l’église de leur commune, attaquée par l’humidité. L’objectif est d’y faire baptiser leur enfant prochainement. 

  Avec une simple idée appuyée par la bonne volonté d’un village, tout peut changer, comme le démontrent Jean-Louis et Marie-Lorraine. Ce jeune couple de trentenaires, résidant depuis deux ans dans le village de Messein, en Meurthe-et-Moselle, a pris l’initiative de redonner vie à la petite église communale Saints-Pierre-et-Paul. Cette église, dans un état déplorable, est affectée par l’humidité, ses murs sont délabrés, et ses bancs sont moisis. La construction actuelle est attribuée à la famille Dubois de Fretières pour laquelle la chapelle seigneuriale devait être en bon état afin d’accueillir les funérailles d’Antoine de Fretières et de son épouse à la fin des années 1680. La construction de la sacristie en 1736 s’est appuyée sur les murs préexistants de l’église. La dernière restauration remonte aux années 2000. Depuis lors, l’édifice a principalement été utilisé pour les enterrements.   

Un couple mobilisé

Jean-Louis et Marie-Lorraine sont tous les deux catholiques pratiquants. Lui est fonctionnaire, tandis qu’elle exerce le métier d’infirmière. Leur habitation est située à proximité immédiate de cet édifice abandonné. Dès le mois de janvier, ils ont décidé de lui redonner vie. L’arrivée imminente de leur premier enfant étant prévue en février, le couple avait rapidement envisagé de le faire baptiser dans l’église en mars. Leur sentiment de tristesse en voyant la maison de Dieu abandonnée les a poussés à agir. Ils ont donc sollicité le curé de la paroisse ainsi que le maire afin de prendre en charge eux-mêmes les travaux d’entretien nécessaires. Le maire de la commune, Daniel Lagrange, reconnaît que la mobilisation des habitants pour un tel projet est rare et appréciable. Il souligne que l’église n’est plus utilisée depuis une dizaine d’années et que le nombre de pratiquants a considérablement diminué. Cependant, il se réjouit que certains prennent les devants en contribuant à ce projet. L’ennemi principal ici est l’humidité. La commune prend en charge l’ensemble du matériel nécessaire à la rénovation intérieure, notamment la peinture, le plâtre et les produits d’entretien. Ce sont essentiellement des retraités qui ont contribué dès le début des travaux. Bien que la plupart d’entre eux ne soient pas des artisans, avec un peu de bonne volonté, il a été possible d’arriver à un résultat remarquable ! Mais quelques coups de pinceau ne suffiront…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Solène Grange

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociété

La République du Panthéon

L’Essentiel de Joël Hautebert | En accueillant Robert Badinter, la République a poursuivi sa liturgie laïque au temple de ses héros. Du temple de sainte Geneviève au sanctuaire des « grands hommes », le Panthéon incarne la substitution progressive du culte de Dieu par celui de la République.

+

robert Badinter panthéon
SociétéArt et Patrimoine

Transmettre le patrimoine vivant, un défi pour la France

Entretien | Malgré les difficultés et la disparition d’un tiers des événements en cinq ans, les Français restent profondément attachés à leurs traditions festives. Thomas Meslin, cofondateur de l’association « Les Plus Belles Fêtes de France », défend ce patrimoine culturel immatériel et veut lui redonner visibilité et dynamisme grâce à un label national et un soutien accru aux bénévoles. Entretien.

+

patrimoine
Société

Nos raisons d’espérer

L’Essentiel de Joël Hautebert | Malgré l’effondrement des repères et la crise des institutions, il demeure des raisons d’espérer. On les trouve dans ces hommes et ces femmes qui, par leurs vertus simples et leur fidélité au devoir d’état, sont capables d’assumer des responsabilités au service du bien commun.

+

espérer vertu
SociétéFin de vie

Euthanasie : « Pierre Simon voulait faire de la vie un matériau à gérer »

Entretien | Alors que le Sénat reporte une nouvelle fois l’examen du projet de loi sur la fin de vie, l’essayiste Charles Vaugirard publie La face cachée du lobby de l’euthanasie (Téqui). En s’appuyant sur les écrits oubliés de Pierre Simon, fondateur de l’ADMD et ancien grand maître de la Grande Loge de France, il dévoile les racines eugénistes et prométhéennes d’une idéologie qui, selon lui, continue d’inspirer les lois bioéthiques contemporaines.

+

euthanasie pierre Simon