L’Ordre de Malte a signé un nouveau partenariat avec les Guides et Scouts d’Europe (AGSE) et les Scouts Unitaires de France (SUF), afin de permettre une plus étroite collaboration entre ces associations. Cédric Chalret du Rieu, le président de l’Ordre de Malte France, explique les intérêts de ce partenariat et les actions que cela pourra engendrer.
Votre association vient de renforcer ses liens avec les SUF et l’AGSE. Pourquoi de tels partenariats ?
La question serait plutôt : pourquoi ne l’avons-nous pas concrétisé plus tôt ? C’était en effet purement logique. L’Ordre de Malte comme les Scouts Unitaires de France (SUF) et les Guides et Scouts d’Europe (AGSE) sont des mouvements d’Église, des mouvements catholiques qui partagent les mêmes valeurs.
Au regard des enjeux, il était très important de s’unir pour s’entraider. J’aime à rappeler que l’union fait la force. Depuis deux ans, je suis président de l’Ordre de Malte France et je cherche à finaliser des partenariats de ce type. Nous en avons déjà avec la communauté Saint-Martin, avec la société de Saint-Vincent-de-Paul. J’ai souvent remarqué que c’est en lançant ce genre de partenariat que l’on provoque des idées chez les gens qui sont sur le terrain.
Pourquoi l’Ordre de Malte est-il la suite logique du scoutisme ?
Dans le salut scout, le pouce posé sur l’auriculaire symbolise le fort qui protège le faible. La Charité est au cœur du scoutisme avec la BA quotidienne. Il s’agit de transmettre ce que l’on a reçu. Il en est de même à l’Ordre de Malte.
J’ai moi-même été scout pendant des années, puis chef, et c’est comme cela que je suis arrivé à l’Ordre de Malte France.
Ce passage est naturel et peut se faire avec de nombreuses autres associations lorsque l’on quitte le scoutisme et que l’on reste fidèle à cet esprit de service. Le tout est de faire fructifier ses talents.
Si votre amitié avec les mouvements scouts n’est pas nouvelle, que vont changer ces nouveaux partenariats, pour les scouts et pour vous ?
Il existait en effet déjà des liens forts. L’Ordre de Malte France était déjà présent au profit des scouts, pour assurer la tenue de postes de premiers secours lors de leurs événements, par exemple. Par ces partenariats, nous espérons que cette relation sera plus suivie, plus institutionnelle, plus formalisée, pour multiplier les effets de synergie, et par là-même, les actions de Charité.
C’est un effet d’entraînement : nous voulons donner envie aux groupes scouts en France et aux délégués de l’Ordre de Malte France de se rapprocher pour collaborer. Nous sommes complémentaires car, pour exercer la Charité, il faut des bras et de l’argent.
Concrètement, nous allons aider les scouts en facilitant leur formation au secourisme et en participant à la plateforme « Recrute un chef », plateforme de recrutement pour les entreprises et les chefs et cheftaines scouts.
En échange, les scouts représentent les forces vives qui pourront renforcer nos activités. Nous proposons des offres concrètes auxquelles tous peuvent participer, et pas seulement les plus âgés, routiers et guides-aînées. Chacun peut répondre à ces propositions en fonction de ses désirs sur le terrain.
Les jeunes louveteaux peuvent, par exemple, venir chanter des chants de Noël à ceux qui n’ont plus de famille. La Charité n’est pas difficile. Guy de Larigaudie, une des grandes figures du scoutisme français, disait qu’il vaut mieux éplucher des pommes de terre pour l’amour de Dieu que de construire une cathédrale pour sa propre gloire.
Ainsi, nous collaborons à ces mouvements d’éducation de la jeunesse en leur permettant de participer à des activités qui sont en phase avec leur projet éducatif. Nous ne faisons que proposer, chacun choisit ensuite ce qui lui convient. La Charité est joyeuse, tout comme cette jeunesse généreuse qui n’a pas peur de l’engagement.
C’est un partage, une entraide sur le terrain, un échange pour nous faire progresser les uns les autres, pour les plus faibles et pour Dieu.
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